Et Herbinger était là. Seul.
Il était toujours ce gentil vieillard, digne, rondelet, aux cheveux blancs et à la peau rougie. Mais ses cheveux blancs avaient la décrépitude des péchés inassouvis et sa peau rouge était le reflet des feux de l'enfer.
J'avais vu quelques-uns de ces drogués. [...] Parfois je les trouvais, mais je n'en ai jamais ramené un. Ce n'était plus du tout des hommes quand ils avaient passé un bon moment à prendre cette substance. Ils étaient comme ces vieilles épaves qui flottent sur la mer des Sargasses ; toutes cabossées, couvertes de viscosités et d'excroissances parasites, tournoyant sans fin et sans but en cercle décroissants vers un point de non-retour. Ce n'était pas agréable de penser que des humains pouvaient devenir ainsi. Ce n'était pas agréable de penser devoir interagir avec quiconque les aidait à se rendre là.