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Critique de vixenn
J'ai découvert Sarah Moon avec un livre, de la collection Photo poche qui retrace son histoire à travers une partie de ses clichés les plus marquants. J'ai beaucoup aimé son style photographique, son approche, ses compositions. Et plus encore, elle était femme photographe, et je dois bien l'avouer, j'en connais assez peu. Elle s'illustre dans ce monde à la base très masculin, et capture le regard et l'attitude de ses modèles avec un style unique, qui la différencie de ses homologues masculin. Ces regards vifs qu'elle capture, montrent un lien fort entre sujet et photographe et pose là une partie de sa différence. Elle donne à ses modèles une forme de séduction épurée et d'envolées poétiques. On la reconnait notamment par ses photos rouges et vertes ardentes, ses flous artistiques et ses cadrages si singulier. Ses photos sont muées par une esthétique aérienne, et sont souvent saturées aux tons froids, et présentent une imagerie romantique et magique. Moon travaille aussi bien la photo en noir et blanc que la photo en couleur. Et pour elle les deux sont bien différents. La photo couleur est un autre langage que le noir et blanc. La couleur dans la photo couleur s'impose et donne une direction en dehors du sujet. Ses photos couleur se rapprochent presque de la peinture pour elle ; la couleur est une matière dont elle va jouer pour servir sa composition. Elle parle de la photo comme quelque chose de particulier pour elle, elle dit « j'exprime quelque chose, un écho du monde peut-être » à travers la photo. Sarah Moon a une approche de la mode qui peut parfois dénoter, qui est très particulière mais qui fait toute sa singularité. Elle met en lumière la fugacité de la beauté, l'éphémère et l'usure du temps, tout en y ajoutant de nombreuses références littéraires comme cinématographiques. Dans le cadre de la mode, elle photographie souvent des femmes qui deviendront l'un de ses emblèmes. Des femmes toujours comme suspendue dans le temps. Cela s'inscrit dans la continuité de son approche éphémère, fugace, imprévisible de la photo. Elle exprime désormais en photo, un désir de détachement de la réalité.
