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Critique de kielosa



L'écrivaine Marente de Moor des Pays-Bas est connue en France grâce au succès de son roman "La Vierge néerlandaise" de 2010 avec lequel elle a gagné le prix de littérature de l'Union européenne et qui a été inspiré par la vie de la championne d'escrime allemande, Helene Mayer (1910-1953), qui a été la seule juive de son pays à participer aux jeux olympiques de Berlin de 1936, marqués par le nazisme, et morte d'un cancer du sein à l'âge de 42 ans.

Dans son pays et en Flandre l'auteure, née à La Haye en 1972, compte parmi le top absolu de la littérature en langue néerlandaise et aucun de ses livres ne m'a déçu, bien au contraire, j'ai fort aimé son tout premier roman de 2008 "Le contrevenant" (De overtreder) et son recueil de nouvelles de Saint-Pétersbourg, paru en 1999.

Après avoir obtenu son diplôme en langue et littérature slave, Marente de Moor a vécu huit ans en Russie, où elle a travaillé comme journaliste pour un quotidien de son pays et comme rapporteur de crimes à la télévision de Saint-Pétersbourg.

Son roman "Foon" de 2018 trouve son origine dans son expérience de séjour dans la Russie au moment de la chute du régime communiste.
Il n'a donc rien à voir avec le film français au même titre réalisé en 2005 par les Quiches. Une parodie en somme de "Grease" en franglais.

Foon chez l'auteure signifie le bruit de fond de la vie. Ce que l'on croit entendre quand en réalité rien de concret ou précis ne se passe.

C'est ce qui arrive à Nadja et à son mari, Lev Valiérévitch Bolotov, qui vivent dans un hameau paumé et abandonné à quelques 445 kilomètres à l'ouest de Moscou.

Lev a été un zoologiste réputé, qui a 16 ans de plus que Nadja, et qui souffre actuellement d'une confusion mentale inquiétante.
Quoique non diplômée en zoologie, elle a été fascinée par l'écholocalisation des chauves-souris, mais s'occupe maintenant uniquement des animaux de leur entourage, de l'entretien de leur datcha primitive et à repasser en revue les événements majeurs de leur existence : son grand amour comme adolescente pour Lev, la naissance de leurs enfants Dimka (diminutif de Dimitri) et Vera, leur projet d'établissement d'une réserve de jeunes ours abandonnés...

Très souvent ce sont justement des petits bruits qui déclenchent ses souvenirs d'antan.

J'ai trouvé ce livre fascinant par la description minutieuse de la situation dans la campagne russe au moment de la chute de l'URSS et la crise économique qui y a provoqué le désastre et l'exode.
Ainsi, dans les parages du bled où vit notre couple était situé une usine de fabrication de batteries qui a dû fermer ses portes entraînant le départ de la population locale vers les grandes villes.

Pas étonnant donc que "Foon" a reçu 2 grands prix littéraires aux Pays-Bas : le prix Jan Wolkers et le prix F. Bordewijk.

Il est vrai aussi que Marente de Moor dispose d'une solide connaissance psychologique et manie une langue exceptionnellement riche.

J'espère qu'une version française de "Foon" connaîtra le même succès qu'a connu sa vierge néerlandaise en France.

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