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Critique de InstinctPolaire


… Ou quand un homme habile à raconter des histoires nous parle d'un pays qui n'existe pas. Pensez donc, un pays dont la capitale est baignée par un fleuve qui n'a pas d'eau. Tout ceci ne semble pas bien sérieux. Semble-t-il que que nous soyons incités à percer les secrets de cet étrange récit.

Qui est-il ce mystérieux conteur ? Un marin, qui en ces temps de Grandes Découvertes voyageât avec celui qui donnât son nom au Nouveau Monde. Mais Raphaël Hythloday allât bien plus loin, puisqu'il revint par la Chine. Sur sa route, il croisât donc ce pays qui n'existe pas : L'île d'Utopie dont le nom évoque pour nous aujourd'hui un idéal impossible à atteindre.
Mais bien avant de parler de cet extraordinaire pays, il s'emploie à juger des moeurs de l'Angleterre à l'aune de son expérience personnelle. On pourrai juger sa vindicte décousue : Les Magistrats, les ovins et les Ministres... encouragement à l'insurrection et aux pratiques mahométanes. Encore une fois approchons-nous. Aux Magistrats, cet arpenteur d'une Terre tout juste considérée comme ronde reproche le traitement du sort des voleurs : La pendaison. Elle ne satisfait personne, et surtout pas les victimes qui pourraient préférer réparation du préjudice. Aux moutons, il reproche la plus-value que rapporte leur laine à leur propriétaire qui étendent donc les pâturages au détriment des exploitations vivrières et de leurs métayers... qui n'ont plus d'autre choix que le vol pour vivre. Quand aux conseils des Monarques,, ils ne proposent qu'au soucis de leurs propres ambitions ou qu'au soucis de conserver leur si enviable position.
Ne vaut-il ainsi mieux un pays imaginaire bien administré qu'une terre inique bien réelle ?

Utopie est une industrieuse civilisation principalement tournée vers l'agricole soucis de procurer à tout un chacun les moyens de sa substance. Préoccupation inscrite dans l'activité de tout citoyen urbain ou rural qui doit un temps de service aux champs. Les besoins matériels primaires comblés, les habitants trouvent les joies simples... Dans le plaisir de la bonne santé et dans les loisirs consacrés à l'étude. Bien sûr les plus libertaliens pourront objecter : A confier à tout un chacun une tâche, à obliger tous à vivre en communauté, l' État – aussi démocratique que soit son mode de désignation – nie l'individualisme et la liberté. le conformisme généralisé de la société utopienne n'est que le produit d'un endoctrinement de ses habitants. La renonciation de la propriété privée est un leurre idéologique.
Mais tout de même : Une place pour chacun, un labeur qui ne soit pas abrutissant car effectué par tous et donc mieux distribué, un respect des aînés pour les plus jeunes et inversement, un soucis de juste répartition de l'effort collectif pour satisfaire aux besoins – certes minimum – de tous : N'est-ce-pas une proposition à regarder plus en détail ?

Utopie ! Me direz-vous... Mais n'est-ce-pas exactement pour cela que le mot existe ? Ne le dit-on pas " principe d'espérance" ?
Car sa racine grecque porte à débat. " L'Île de nulle-part " pouvant se transcrire aussi " l'Île heureuse "…
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