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Critique de fredmarie


Un premier roman sympathique, comme on dit. Prix des lecteurs Club - je ne sais pas ce que c'est - mais tellement naïvement écrit, souvent, que cela en devient souvent irritant. A 17 ans, Lionella, une jeune violoncelliste fille d'immigrés italiens, rêve de passer un grand concours en jouant une partition originale. Elle vit à Seraing, ville sinistrée de la Belgique sidérurgique, et n'a qu'un seul ami : Kevin, un très gentil gars mais qui ne connaît rien à la musique et vient d'un milieu plus populaire. Voilà-t-y pas que Kevin dans une brocante trouve un étrange coffret dans lequel se trouve une partition manuscrite et un journal écrit par Ada, une pensionnaire de l'Ospedale della Pietà, qui jouait pour Vivaldi ? Lionella joue cette partition, gagne évidemment un prix et va débuter ainsi sa carrière. Les chapitres se passant aujourd'hui alternent avec ceux extraits du journal d'Ada. Celle-ci découvre l'amour malgré la réclusion imposée aux pensionnaires, mais est abandonnée par un beau comte belge, et pense alors au suicide (un moyen de sortir de réclusion est d'épouser le vieux luthier Gofriller, mais il est laid et elle n'aura plus le droit de jouer, p.185).
L'histoire est complètement invraisemblable, non pas tant par l'histoire du coffret (j'aime bien ce genre d'intrigue) que parce que Lionella met tout le livre ou presque à finir le journal d'Ada – qui pourtant ne doit faire que dans les 80 pages – et c'est seulement p.188 qu'on lit qu'Ada a signé la sonate de trois notes faites de son nom A-D-A. Et puis l'auteure n'a pas eu le courage (ou l'idée) de renforcer le parallèle entre les deux époques : le comte a abandonné Ada car ils venaient de milieux trop différents, explique Vivaldi lui-même (p.184). En correspondance, il aurait été logique que Lionella s'éloigne de Kevin. Surtout, le style est très appliqué, voire caricatural. « … La dernière acqua alta a laissé sa carte de visite » sur les murs, écrit Ada dans un style typique 18ème siècle ! (135). Et le petit musée Vivaldi ne doit pas « craindre les voleurs » (213), alors qu'il contient deux violoncelles Gofriller !
Il reste des descriptions intéressantes, des masques vénitiens (au long bec utilisés par les médecins pendant la peste, p.96), du smerdariol qui propose aux dames un seau pour faire pipi derrière une cape, 142, et surtout de la musique au pensionnat. Et la lecture du registre des pensionnaires au musée par Lionella, avouons-le, est une réussite (217) car il faut tourner des pages de tableaux pour savoir si Ada s'était suicidée ou non…
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