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Critique de berni_29


Le vieux roi Rohan meurt. Sa fille Tilda, héritière naturelle du royaume, s'apprête à lui succéder. Choquée par la famine et l'oppression des petits seigneurs de la cour qui accablent son peuple, elle entend mener les réformes qui s'imposent, Mais un complot ourdi par sa mère et son jeune frère Loys de Vaudémont l'en empêche. Condamnée à la réclusion, elle choisit l'exil, s'entourant de preux chevaliers qui lui sont restés fidèles, le sage Tankred et le loyal Bertil. Avec leur soutien indéfectible, elle décide de préparer la reconquête du royaume. Mais cet exil se transforme très vite en un long périple semé d'embuches, de dangers et de rencontres inattendues, certaines hospitalières, d'autres en revanche très peu recommandables.
L'âge d'or est le premier tome d'un roman graphique que nous offre Roxanne Moreil à l'écriture, Cyril Pedrosa au dessin, tous deux coscénaristes de ce récit. C'est un véritable conte médiéval qui nous emporte dans une épopée échevelée, aux accents à la fois chevaleresques et parfois oniriques.
Les personnages féminins sont magnifiques, à commencer par la jeune reine Tilda. J'ai aimé aussi ce séjour inoubliable dans une communauté de femmes, au départ tout ressemble à un monastère de religieuses, qui s'avère en définitive un phalanstère de femmes...
Et comme dans tous les contes, il y a un secret, plus fort qu'une légende, celui de l'âge d'or qui lie et relie les personnages, les amène à fuir, ferrailler, prendre en main leur destin, rêver d'un autre monde... C'est peut-être cela L'âge d'or, un monde où les femmes et les hommes vivraient égaux, libres et heureux. Ce monde idéal, que l'on pourrait nommer utopie, a-t-il existé ? Et pour peu, existe-t-il encore, enfoui dans un secret, dans la mémoire oubliée ou sur la trace d'une carte mystérieuse ?
Conte ou légende, ce récit aux accents féministes, tient aussi de l'engagement politique et social, mais je dirai que c'est peut-être cela le message essentiel, ce qui porte Tilda dans son exil et dans une forme d'insurrection où cette femme, reine déchue ou pas d'ailleurs, femme avant tout, est capable de rassembler autour d'elle des volontés pour la suivre dans ce mouvement généreux.
Le trait du dessin sert admirablement un souffle épique, vertigineux, où à certains moments tout est emporté, tout vacille. Et nous avec...
C'est une épopée magnifique qui côtoie l'intime, le bord du chavirement, tout au bord de l'abîme, là où Tilda, fière et généreuse, déterminée, intransigeante avec les questions qui touchent la loyauté, est prête à perdre pied. Mais peut-on vraiment dire qu'on perd pied lorsqu'on s'abandonne au vertige ? Et pour peu que ce vertige ressemble à une forme d'utopie ou quelque chose de très proche...
Vite, bon sang, que vienne ce second tome !
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