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Critique de sophieroyroy


J'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture commune et d'une discussion organisées avec les ami·es avec qui je pars en vacances. La première chose que j'ai donc envie de partager sur ce bouquin, c'est qu'il peut être le support de riches discussions et qu'il a vocation à être manipulé, contredit, décortiqué.
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L'autrice, dans un style littéraire assez libre, apporte sa pierre à l'édifice des questionnements existentiels que beaucoup de gens partagent : comment on se bat pour lutter contre les rapports de domination, le capitalisme, la destruction de la biodiversité et les bouleversements climatiques, le fascisme grimpant, et potentiellement un effondrement généralisé de nos sociétés ?
Ce n'est pas une question facile, il n'y a donc pas de réponse parfaite, et ce livre n'en est pas une.

Mais il donne des pistes, en développant trois grands principe :

▪️ le « cessez-de-nuire », dans nos actions individuelles ;
▪️ la « dignité du présent », c'est-à-dire le fait d'agir en accord avec nos convictions et nos valeurs, même si on ne mesure pas l'impact de ces actions de façon concrète ;
▪️ et le « refus de parvenir », c'est-à-dire le refus de gravir les échelons, de s'enrichir, de faire carrière, tant que d'autres ne sont pas libres et crèvent de faim à côté de nous. On peut critiquer le fait que ce refus concerne seulement celleux qui « ont la possibilité de parvenir », que ça peut avoir un petit côté sacrificiel sans grand impact, ou que ça ne revêt pas du tout les mêmes enjeux selon le milieu d'où l'on vient ou encore les ressources dont on dispose. Mais c'est la première fois que je lisais des choses à propos de ce concept et j'ai trouvé ça intéressant. Refuser de parvenir, c'est aussi libérer du temps pour faire autre chose, libérer du temps pour militer, pour nourrir ses relations, et c'est aussi avoir « moins à perdre » dans le cadre de luttes sociales.

C'est un livre qui questionne l'éthique de nos actions individuelles, au regard de leur efficacité et de leur potentiel de transformation en luttes collectives (on aimerait que cette partie soit davantage développée). Il questionne aussi la forme que doit prendre la transition vers "le monde d'après" : l'autrice revendique en effet la nécessité de mener une révolution à l'image de ce pour quoi on se bat, c'est-à-dire joyeuse, solidaire, digne. Et cette position vient évidemment se confronter à l'idée que la lutte contre les rapports de domination ne pourra pas se faire sans violence, et que, d'une certaine manière, « la fin justifie les moyens ».
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Plutôt qu'une véritable proposition pour changer le monde, j'ai vu dans cet ouvrage un manuel pour trouver de la joie et du sens dans le non-sens de notre avenir angoissant. Mais encore une fois, la problématique est vertigineuse, et je ne cherche pas de réponse toute faite. Je vous recommande donc chaudement cette lecture, malgré ses défauts, parce qu'en plus de nourrir des réflexions, elle est très facile à lire, il y a plein de phrases dont j'ai eu envie de me souvenir.
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