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Critique de mh17


Cette Petite Lumière (2009) de l'Italien Antonio Moresco est une pépite.

Un homme dont on ne saura rien a décidé de disparaître. Il a trouvé refuge tout près d'une forêt dans un hameau qui semble abandonné depuis peu. Mais derrière les collines entièrement recouvertes de végétation, au loin, chaque soir, il aperçoit une lumière qui semble venir d'ailleurs. Alors il enquête auprès des rares habitants des hameaux voisins, il traverse la sombre forêt, gravit des chemins escarpés et finit par entrer dans une petite chaumière toute propre où il rencontre un enfant en culottes courtes. Seul.

Ce roman est magnifique, puissant et emporte totalement dans un monde à la frontière du rêve et de la réalité, de la mort et de la vie. Un univers végétalisé crépusculaire, post-apocalyptique et méticuleusement réaliste. Dans le hameau les figues traversent les fenêtres des maisons, les barbelés en bordure des champs semblent tout juste enterrés, les plantes comestibles serpentent au sol. le long du chemin traversant le hameau, se trouve un cimetière avec des lumignons qui fonctionnent toujours. La nature était domestiquée, il n'y a pas si longtemps. Que s'est-il passé ? Un tremblement de terre ? Peut-être. La nature est devenue hostile, des essaims de guêpes attaquent avec férocité. l' homme seul les combat avec son bâton et les interpelle : « Mais comment peut-on vivre ainsi ? L'homme s'adresse à un châtaigner qui donne encore des fruits mais dont la cime est nue et comme pétrifiée : « Ce n'est pas possible pour les hommes : ils sont soit vivants, soit morts. C'est du moins ce qu'il semble... » L'homme erre au milieu de cette nature grouillante et proliférante qui semble devoir l'engloutir. Il a peur. Il invective les hirondelles qui pourront s'échapper, croise le regard blanc d'un blaireau qui n'ose pas traverser la route, est poursuivi par un rottweiler aux quatre pattes cassées. Plus tard, il rencontre une vieille épicière qui dégage une odeur fétide d'urine de chat puis un chevrier albanais étonnant. Réalité rurale et réminiscences de contes merveilleux se mêlent. Il arrive dans cette chaumière.
L'écriture est simple, au présent, dégagée de fioritures. Elle scrute les profondeurs de l'âme jusqu' à retrouver l'enfant. Quel enfant ? Celui qu'il était en lui-même ? Peut-être. Il rencontre cet enfant sage et solitaire qui a peur du noir. Il le console, il l'apprivoise doucement, patiemment, il retrouve son école. Est-il vivant ? Est-il mort ? Qui apprivoise l'autre ? Qui console l'autre ? le livre reste en suspens et ouvert aux interprétations.
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