"Aucune île n'est à l'abri des continents imbéciles" ...
Didier Quella-Guyot plante le décor en quelques mots : une île qu'on imagine au large des côtes bretonnes, un continent qui va peu à peu sombrer dans l'ignominie de la guerre 14-18. Une île balayée par les vents sur laquelle bientôt ne restera plus que les femmes, les enfants, les vieux et les difformes. Un continent qui va charrier tous ces hommes en âge de combattre comme une masse informe. Une île dont le jeune
Maël, souffrant d'un pied-bot, va devenir facteur. A la noirceur de ces temps de guerre,
Sebastien Morice va opposer la fraîcheur de ces couleurs pastel et nous emmener sur les chemins tortueux de ce bout de terre; de ferme en ferme et de femme en femme. Vers toutes celles dont la guerre a éloigné un mari, un amoureux, un confident, un amant. Et voilà que
Maël, petit à petit, va en déposant les lettres, trouver les mots pour les remplacer un à un dans le coeur et le corps de ces belles. Un roman graphique qui sent bon l'iode au fil de ses planches chatoyantes et qui raconte à sa façon un peu légère (mais méfiez-vous des eaux trop calmes dirait tout îlien), une autre page de la Grande Guerre.
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