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Critique de Elyzae


La première partie de l'essai est un état des lieux de la politique en France. C'est aussi une introduction de pourquoi écrire ce livre et les différentes embuches rencontrées en chemin. Cet ouvrage a en particulier eu un impact sur sa carrière puisqu'elle n'a pas pu rester à son poste au vu du sujet étudié (jugé comme étant un terrain glissant et qui aurait pu porter atteinte à son entourage politique).

La seconde partie donne l'occasion à plusieurs élus de donner leur vision du "métier" dans une série d'entretiens. L'une des difficultés est de pouvoir jauger de la véracité des faits donnés. En effet, ceux qui choisissent l'anonymat ont ainsi l'occasion de parler à coeur ouvert et se permettent des remarques acerbes. A l'inverse, d'autres ont choisi de faire apparaître leur nom, ce qui pose la question de la sincérité de leurs propos. Ce dernier point est d'ailleurs bien abordé par l'autrice. Cette deuxième partie est intéressante en particulier car elle donne l'occasion de montrer un côté plus humain des différents politiciens que nous avons pu voir ces dernières décennies. On a, en particulier, un entretien avec Marine le Pen qui apparaît aux yeux de personnes interrogées par l'autrice comme étant... une dame aux chats.

Cet essai est donc l'occasion de montrer un côté plus humain des différents politiciens que nous avons pu voir ces dernières décennies tout en restant dans l'analyse. Mais aussi de montrer le côté noir de la politique avec un voyeurisme affirmé depuis l'arrivée des réseaux sociaux et le besoin des politiciens de toujours se justifier au risque de voir leur nom dans la boue... Mais se justifier c'est aussi finir sur le banc des accusés. Bref, quoiqu'il arrive, être politicien c'est comme être acteur : on dit adieu à sa vie privée et absolument tout ce qui leur arrive est de l'ordre de l'affaire publique.

Elle fait le choix de conclure sur une note intéressante : tous les citoyens sont fautifs de la politique actuelle et passée. La preuve dans sa conclusion :

Je n'ai cependant pas compris si, par cette fin, elle souhaitait enjoindre les lecteurs à arrêter de voter blanc, à les faire faire de la politique ou tout simplement à nous dire que si nous élisions un dictateur, ce serait la conséquence de nos votes / absence de votes.

Pour moi, cette dernière partie tombe dans la moralisation et la prise à partie du lecteur. Certes, l'auteur a raison de souligner que sans personne pour faire de la politique, on ne peut pleurer sur les candidats restants mais il n'empêche que l'on tombe dans la critique personnelle. Une remarque m'a fait en particulier tiquer : lorsqu'elle décrit des citoyens qui demandent toujours des avantages à un élu, en recherchant toujours des faveurs individuelles. Elle reprend ainsi la citation de "que la première personne qui n'a jamais fauté, jette la première pierre", phrase que j'ai trouvé très cynique. Oui, il existe encore des personnes qui ne cherchent pas à tout prix à soutirer quelque chose à leurs élus (que ce soit une place en crèche ou un avantage pécunier).

La conclusion n'est qu'une répétition de ce qu'elle dit dans "La crise d'efficacité ou comment nous organisons l'impuissance politique" et "Il n'y a pas de clientélisme sans clients. Il serait temps de balayer devant notre porte". Au final, à force de toujours battre le citoyen et à rejeter la faute sur lui, on perd le propos de l'autrice et on reste sur un gout amer à la fin de sa lecture. Dommage même si cela reste une lecture intéressante.
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