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Critique de Ogusta


Acheté par l'intermédiaire de l'ASPAS, (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) en août 2020 et lu au début de l'automne. Je crois qu'entre les débuts de la saison des couleurs et celle de la chasse, le moment de lecture était particulièrement bien choisi.
Ce livre commence comme un conte sur la trace des loups sauvages dans le Vercors. Baptiste Morizot a la plume du conteur et la profondeur du philosophe, la connaissance du naturaliste et la passion de qui aime la vie sous toutes ses formes.
Que dire : c'est beau et incroyablement criant de vérité.
Cette sensation que le loup et l'humain se confondent, empruntent des chemins qui se croisent où, nous, sapiens, (celui qui sait qu'il ne sait rien) sommes infiniment plus lourds et maladroits, cette attention aux autres manières de ressentir la vie, je l'ai ressentie de nombreuses fois... En occupant en pensée la course attentive du renard sur la neige, puisque je n'ai pas eu la chance de croiser le loup. En observant, humblement, mes chats, combien de fois me suis-je demandé ce que signifie pour eux le temps. Quand je pars pour une journée de travail, que vivent-ils ? Combien de temps durent pour eux huit heures d'une vie ?
Manières d'être vivant esquisse une trame, une relation entre l'humain et l'autre, l'animal, le loup, souvent, mais finalement peu importe. La philosophie est au service de la relation pacifiée entre le prédateur, la vie sauvage et nos sociétés exigentes.
Une image revient particulièrement marquante, il s'agit de notre déconnexion avec le reste du vivant que nous nommons nature, comme si nous mêmes n'étions plus naturels, comme si le progrès n'avait servi qu'à nous mettre à l'abri des aléas difficiles de la planète alors nous faisons corps avec elle.
J'ai adoré la piste suivie par Baptiste Morizot, celle de l'évolution, de l'éponge et des bactéries jusqu'à nous, cette part de la mer que nous portons en nos êtres, nous sommes le résultat d'une opération hasardeuse des cyanobactéries pour produire de l'énergie à partir du soleil, la fameuse photosynthèse. Quand, aujourd'hui, nous détruisons une partie du vivant, de quelle merveilleuse forme de vie privons-nous l'évolution et donc l'avenir ?
Ce livre fait écho en moi, je suis le loup, le renard et mes chats, l'arbre centenaire et que serai-je demain ? Nous sommes interdépendants, il faut préserver toute forme de vie non seulement pour aujourd'hui, mais surtout pour le futur.
Monsieur Morizot, quelle beauté dans le propos et l'écriture...
Merci.
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