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Critique de LoupAlunettes


: Cette fois Michaël Morpurgo écrira pour les ados.
Même si l'on compte pas mal de romans pour la jeunesse, il y aura quelques titres ados dans son répertoire.
Celui ci restera dans la grande veine des Morpurgo sur le thème de la transmission mais aussi de la traversée, de l'aventure.

Deux femmes, Nandi, qui vit en Australie et sa grande-tante Elena, vivant en Grèce.
L'Australie/ la Grèce, c'est le bout du monde à parcourir et Nandi ne réalisait pas à quel point enfant c'était un vrai parcours tellement elle se réjouissait de voir Elena.
Jusqu'au jour ou la grande-tante n'a plus la santé pour supporter les heures de vol.
Loin des yeux, loin du coeur, Nandi a peur car Elena n'aime pas user de Skype ni du téléphone. Elena préfère supporter la distance des lettres, éviter de porter le poids des séparations et de la distance.
Se voir à l'écran ne devient plus banal, c'est une chose bien plus rare, précieuse et douloureuse pour la vieille dame qui ne peut les toucher, ces membres de sa famille.

17 ans, Nandi aggripe son sac à dos et c'est elle qui va retrouver sa grande-tante Elena, à Ithaque( la petite île près de la Grèce, celle d'Ulysse l'exilé. Sans doute que Nandi aura un peu peur que l'absence dure aussi 10 ans, comme pour Ulysse. 10 ans de plus pour Elena, qui peut savoir ce qui peut arriver?)

L'intention et le voyage sont émouvants car comme le dit Nanti, elle décide de voir le monde par elle-même, de découvrir l'Ithaque d'Elena par elle-même.
C'est un vrai parcours initiatique qui devra transformer son regard de petite fille.
Quel est la réalité d'Ithaque? Où vit Elena et quel est son quotidien, au delà de ses cartes postales et de ses mythes racontés?
Nanti, 17 ans, décide au bout de neuf mois d'aller voir, de vérifier, de surprendre Elena qui devait s'être fait une raison sur le fait que si elle ne vient plus, personne ne viendra à elle en retour la voir car les voyages sont trop chers.
L'odyssée de Nanti, c'est le passage du fantasme à la réalité, le choc culturel de la découverte en passant de l'Australie à la Grèce.
Et puis, Nanti n'est plus une enfant, elle prend maintenant ses propres décisions et elle voyage seule.

On penserait sur la base du début avoir un peu fait le tour avec Morpurgo, tomber implacablement dans la redondance des thèmes mais " Un été à Ithaque" conservera une vraie fraicheur inédite, c'est l'aventure de Nanti et de personne d'autre.
L'auteur entretiendra encore et toujours aussi une fraicheur des sentiments qui rend le récit vivant.
On aime toujours Morpurgo.

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