Découvrez les toutes premières images du Royaume de Kensuké, film d'animation adapté du roman best-seller de Michael Morpurgo, au cinéma le 18 octobre.
- Très petites tortues Micasan, mais très courageuses. Plus courageuses que moi. Elles ne savent pas ce qu'elles trouvent plus loin, mais elles avancent. Très courageuses. Peut-être elles me donnent une bonne leçon.
J'ai disparu la veille de l'anniversaire de mes douze ans. Le 28 juillet 1988. Aujourd'hui seulement, je peux enfin raconter toute cette histoire extra-ordinaire, la véritable histoire de ma disparition. Kensuké m'avait fait promettre de ne rien dire, rien du tout, jusqu'à ce que dix ans au moins se soient écoulés. C'était presque la dernière chose qu'il m'a dite...
Ce n'est pas la solution, Arthur, me dit-il. Ne vous ai-je pas appris que le mal ne peut jamais détruire le mal ? Seul le bien peut y parvenir.

Des vagues de terreur m'envahirent les unes après les autres. Les lumières de la Peggy Sue avaient disparu dans l'obscurité de la nuit, me laissant seul dans l'océan, seul avec la certitude que mes parents étaient déjà trop loin, qu'ils ne pourraient plus entendre mes appels au secours. Puis je pensai aux requins qui fendaient l'eau noire, en dessous de moi - ils me flairaient déjà, étaient sur mes traces, se dirigeaient vers moi - et je compris qu'il ne me restait aucun espoir. Je serais mangé vivant. Ou bien je coulerais lentement. Rien ne pourrait me sauver.
Je fis du surplace dans l'eau, essayant désespérément de découvrir dans l'obscurité impénétrable une chose vers laquelle nager. Il n'y avait rien.
Puis une brusque lueur blanche dans la mer. L'écume d'une vague, peut-être. Stella ! C'était sûrement elle ! J'étais si soulagé de ne pas être seul ! Je l'appelai et nageai vers elle. Elle continuait à s'éloigner, apparaissant puis disparaissant comme si elle dansait sur l'eau, puis s'évanouissant à nouveau. Elle m'avait semblé toute proche, mais je mis plusieurs minutes avant d'arriver assez près d'elle pour la toucher. C'est alors que je me rendis compte de mon erreur. La tête de Stella était plus noire que blanche. Or, je ne voyais que du blanc. C'était mon ballon de football. Je l'attrapai et m'y cramponnai, étonné par son extraordinaire fermeté. Je faisais du surplace dans l'eau, en continuant à appeler Stella. Il n'y eut pas de réponse. Je l'appelai et appelai encore. Mais à présent, chaque fois que j'ouvrais la bouche, j'avalais de l'eau. Je dus abandonner. Il fallait que j'essaie de sauver ma peau.
La mer est une grande guérisseuse.
Chers parents,
Je suis vivant. Je vais bien. Je vis sur une île. Je ne sais pas où. Venez me chercher.
Quand tous les arbres
ont été abattus,
quand tous les animaux
ont été chassés,
quand toutes les eaux
sont polluées,
quand tout l'air est
dangereux à respirer,
alors seulement
tu découvres que tu ne peux pas
manger l'argent.
(prophétie cree, Amérique du nord)
Au lieu de clochers, des flèches s'élancent dans le ciel comme un enfant qui lèverait le doigt en classe, impatient de se faire remarquer. Mais Dieu, s'il y en a un, ne remarque rien, ici. Il a depuis longtemps abandonné cet endroit et tous ceux qui y vivent.
La mort fait partie de la vie. A la minute où nous naissons, nous sommes condamnés à mourir. L'important, c'est ce que nous faisons tant que nous sommes vivants.
Tigre, tigre, ta brûlante étincelle
Brille dans les forêts de la nuit,
Quelle main ou quel oeil immortel
A pu façonner ta terrible symétrie ?