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Critique de jolliyaya


D'une plume à la fois fiévreuse et elliptique, Toni Morrisson brosse le portrait d'une certaine Amérique ségrégationniste.
Tout est suggéré à petites touches et il faut rester attentif au moindre détail pour pleinement apprécier l'histoire.

Franck Money est noir, on le devine sans que cela soit énoncé, et c'est pour fuir Lotus en Géorgie que lui et ses deux meilleurs amis, Mike et Stuff, s'engagent dans l'armée. Démobilisé après la guerre de Corée, il n'a pas de raison de retourner chez lui, lui qui est en vie alors que ses deux amis ont perdu la leur en Corée. Il a été fortement affecté par leur mort mais, avant ça, par l'épisode de la "petite Coréenne" et reste très perturbé. Seule la lettre qu'il reçoit laissant entendre que Cee, sa soeur, va mourir, le pousse à rentrer.

Entrecoupé de confessions de Franck, le récit laisse percevoir le quotidien de cette population pauvre. "[Les] parents, ils étaient tellement épuisés à l'heure où ils rentraient que tout témoignage d'affection était comme un rasoir : coupant, mince et bref."
Et le retour du combat n'arrange pas les choses. "Vous allez tous au combat, vous rentrez, on vous traite comme des chiens. Enfin presque. Les chiens, on les traite mieux."

C'est aussi le récit d'une rédemption et d'un nouveau départ, symbolisés par une courtepointe donnée et une croix sur laquelle on peut lire "Ici, se dresse un homme".

Un beau roman quoique pas mon préféré de cette auteure, car un peu trop concis.
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