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Critique de KiriHara


Alfred Mortier est un écrivain et journaliste né à Baden-Baden en 1865, naturalisé français en 1900 et mort à Paris en 1937.

Il fut élevé à la distinction de Chevalier de la Légion d'Honneur en 1930 et je vais m'arrêter là sur sa biographie, car je n'en sais pas beaucoup plus et, comme toujours, je ne m'intéresse pas à la vie des artistes, seulement à leur oeuvre.

Question oeuvres, Alfred Mortier est principalement connu pour des oeuvres poétiques et théâtrales. Pourtant, en 1937, probablement juste avant sa mort, sort un livre, signé de son nom, intitulé : « Les enquêtes de l'inspecteur Mic. Mémoires d'un policier ».

Cet ouvrage est composé de 7 chapitres qui se révèlent, en fait, être 7 courtes enquêtes de l'inspecteur Micanel, alias l'inspecteur Mic.

« L'alibi » est la première enquête du recueil, une enquête de 13 000 mots.

L'inspecteur Micanel, que tout le monde surnomme Mic depuis son adolescence, est un jeune policier tout juste quarantenaire, de taille moyenne, à l'allure robuste, au regard franc, à la bonne éducation, ayant sa licence de droit, passionné par son métier. Il est intelligent, aime la logique bien qu'il soit artiste de l'âme (il peint parfois), rigoureux, méthodique, mais également imaginatif et qui se laisse guider par son intuition.

Et c'est cette intuition qui lui fait dire, contrairement à tous ses collègues, que le crime d'un vieil homme riche n'est pas le fruit d'un crime crapuleux commis par un professionnel, mais que la scène du crime a été maquillée pour faire croire à cela. Les choses sont trop précises, trop évidentes, pour être le résultat du hasard.

Mais comme il n'a pas d'indice pour étayer cette hypothèse, l'inspecteur Mic ne contredit personne et va se lancer dans son enquête qui le met sur la piste du neveu de la victime, l'unique héritier de la fortune du défunt.

Il est celui à qui profite le crime, de plus, il possède l'une des rares clefs permettant d'entrer dans les lieux, mais il a un solide alibi, il était à Cannes depuis plusieurs jours et tout le démontre, depuis son voyage en train pour venir auprès de son défunt oncle, jusqu'aux divers témoignages de sa présence à Cannes et ses alentours les jours précédents.

Oui, mais voilà, là encore, tout est trop parfait, l'alibi est trop indiscutable, pour qu'il soit, là aussi, l'unique fruit du hasard. Tout semble avoir été étudié à l'avance, chorégraphié, millimétré. Mais comme l'inspecteur est cartésien, il ne croit pas au don d'ubiquité et la logique voudrait qu'il abandonnât cette piste...

À partir d'une intrigue simple : un crime, un coupable logique, voire évident, mais qui possède un alibi en béton armé, Alfred Mortier nous livre une première enquête de l'inspecteur Mic relativement classique, tant dans la forme que dans le noeud de l'énigme (du moins pour l'époque).

Il est étonnant qu'un auteur de plus de soixante-dix ans se soit confronté pour la première et unique fois au genre policier. Cependant, je ne trouve nulle autre trace d'incursion dans ce genre précédemment.

Pourtant, on peut assurer que l'auteur maîtrise les codes du genre ainsi que ceux du récit court, puisqu'il livre ici une première enquête de bonne facture avec un personnage principal qui s'il ne brille pas par une originalité folle, n'en possède pas moins un certain charisme ce qui, pour un récit de 13 000 mots, est déjà pas si mal.

L'inspecteur Mic est d'ailleurs à l'image de cette première enquête, dans le fond et dans la forme, sans être enthousiasmant, il se révèle plaisant et agréable à suivre ce que bien des auteurs habitués au genre policier n'ont pas toujours réussi à produire.

Au final, une première enquête intéressante, surtout de la part d'un auteur peu habitué à oeuvrer dans le monde du polar et qui donne envie de découvrir les autres enquêtes de l'inspecteur Mic.
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