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Critique de jovidalens



C'est l'histoire d'un trio maudit avec au centre une belle et toute jeune héroîne ... vénéneuse, autant et même plus que Barbara Stanwyck dans « Assurance sur la mort » de Billy Wilder. Avec sa façon de bouger, de regarder, d'aguicher sans avoir l'air d'y toucher c'est toute la félinité de l'actrice américaine ; comme elle, elle ravage tout autour d'elle sans jamais se salir, parfaite « monstresse ».
Et pourtant, elle a de quoi culpabiliser le lecteur : elle a des … circonstances atténuantes. Oui, mais...elle est devenue , mais au fait, qu'est-elle devenue cette petite fille grandie enfermée ?

Le prologue donne le ton de toute la BD : le meurtre sauvage d'un paisible commerçant de quartier par un de ses clients habituels, si courtois, et qui semble inoffensif...Bien sûr, il y a enquête de police. Et le lieutenant chargé de l'affaire semble expérimenté, on pourrait dire super cool : faut avouer, qu'on lui apporte sur un plateau la trace du meurtrier. Faut toujours rester vigilant quand la solution semble trop simple : il devrait le savoir tout de même ! Alors pourquoi et comment se laisse-t-il ...embrigader » ?

L'horreur au coin de la rue, les plus noirs desseins cachés derrière les yeux les plus innocents que l'on croit, parce que l'intelligence la plus retorse, se développe encore plus vite et plus dangereusement dans les conditions extrêmes de survie, survie au sens physique autant qu'affectif et qu'intellectuel.

C'est l'affaire Natasha Kampusch qui a inspiré à Jean-David Morvan l'idée de ce récit ; et d'autres affaires du même type ont fait la une des journaux ; des pères, de bons-citoyens, enferment des enfants au fond d'une cave, des mères victimes de dénis de grossesses suppriment le bébé encombrant...Les ogres et les sorcières de nos contes sont nos voisins.
Le ressort du récit c'est la relation d'amour - haine qui s'est tissé entre Appoline et son ravisseur, le seul type d'amour qu'elle connaisse. Elle a développé un véritable flair de carnassier pour pister les êtres solitaires : la solitude elle connaît, elle sait la reconnaître comme faille chez l'autre et s'y glisser.

BD somptueusement noire et sans aucun pathos. le dessin de TBC épouse l'intrigue, l'éclaire, l'obscurcit et explose de vitalité, de mouvements, de dynamisme, pour nous laisser ou dans un bain de sang, ou dans les cris de joie d'une sortie d'école et se referme sur une porte qu'il faut fermer à clé, tout en devinant que ce n'est pas celui qui possède la clé et la tourne dans la serrure, qui est le moins en danger.
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