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Critique de OmbelineClarke


En premier lieu, je tiens à remercier Frédérique Mosimann de sa confiance. Il n'est jamais facile de s'exposer au jugement d'inconnus surtout lorsque le récit a de si forts accents autobiographiques. La couverture noire rehaussée d'une balafre (d'une écorchure?) rouge sang, m'a emmenée sur un sentier inattendu. Je m'attendais à un ouvrage plus "noir", qui m'aurait laissée avec une sensation de malaise. Des sujets très difficiles y sont abordés mais l'auteure nous apprend, sans fioritures et avec une certaine tendresse, que la lumière n'est jamais loin.
Nous suivons donc les déambulations de Pénélope, l'une des trois écorchés du roman, qui se rend à un rendez-vous important à Bordeaux. Rendez-vous dont nous ne saurons rien avant la fin mais, au final, ce n'est pas le sujet. Ce qui nous happe, c'est sa rencontre fortuite avec Eugénie et Guillaume dans le petit café tenu par la première.
Au départ, j'admets que j'ai été un peu perplexe car Pénélope, qui semble avoir connu son lot de déboires, se livre très facilement à ces deux personnes qui ne sont, pour elle, à ce stade, que de parfaits inconnus. Par ailleurs, j'ai un goût prononcé pour les formulations alambiquées, les émotions, les sentiments, me percutent mieux ainsi. En cela, la plume franche et directe de l'auteure m'a prise de court, sentiment que j'ai tout-de-même pu dépasser au cours de ma lecture.
Eugénie, Pénélope et Guillaume, ont vécu des épisodes excessivement douloureux dans leur vie. Les thématiques du deuil, du burn-out, du viol, de la manipulation mentale, sont exprimées avec des mots simples, certes, mais lourds de sens. Il y a presque un côté "documentaire" dans ce roman. Frédérique Mosimann a opté pour de longs monologues de ses personnages afin de traiter chaque sujet. Mais ils font mouche. On revit le passé des protagonistes avec eux, on comprend leurs fêlures, leurs peurs viscérales de retomber dans leurs pires cauchemars. Mais chacun d'entre eux possède une force lumineuse qui lui permet de sortir la tête de l'eau. L'importance de la main tendue est primordiale ici. Se reconstruire un pas après l'autre sans pression, trouver une oreille bienveillante pour partager ses peines, sont autant de précieux conseils distillés au fil des chapitres. le petit guide dédramatisé du burn-out en fin de roman témoigne de cet espoir qui réside en nous. On peut s'en sortir.
J'ai apprécié de découvrir ce roman qui m'a fait sortir de ma zone de confort. J'ai regretté qu'il n'existe pas réellement, ce Café des Écorchés. Si vous recherchez un roman traitant de sujets de société qui sonnent vrais, vous ne serez pas déçus par cet ouvrage.
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