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Critique de dubruitdanslesoreilles


« A minuit, les chiens cessent d'aboyer » est le premier tome des enquêtes de David Blacke, le personnage récurrent de Michaël Moslonka. le second tome « En attendant les vers » est sorti en mars 2012.

David Blacke est un anti héros. Déjà il est capitaine de police, pas à Londres ou à Paris, Non, il est d'Auchel, une petite ville du bassin minier dans le Pas de Calais. Ses traits de caractère principaux sont un cynisme de compétition et un dégoût pour une grosse majorité de ses congénères (et pour lui aussi d'ailleurs). Ah oui j'oubliais, il parle aux plafonds, plafonds qui pourtant ne lui répondent jamais.

La petite ville minière est au coeur de la tourmente, un corps a été retrouvé sur le parking du Mac Do (quand on vous dit que manger équilibré c'est important pour la santé !). le défunt porte sur lui le tatouage d'une croix gammée et trois lettres en caractères gothiques : FDL.

David Blacke est en charge de l'enquête avec le lieutenant Amélie Laribi, qui contrairement à son capitaine, est une personne plus ouverte et surtout très pro. Nous sommes ici en présence d'un couple à la Batman et Robin. Un mentor sombre qui est blasé de la vie et la jeune recrue dynamique aux fortes valeurs. Ils sont complémentaires, l'un sans l'autre ils ne seraient pas grand-chose. Il a besoin d'elle pour s'accrocher à la vie et elle de lui pour prendre confiance.

Le lieu de l'action est ici aussi important que les personnages. L'auteur est originaire de cette ville et la connait donc très bien. de plus, choisir un lieu comme Auchel plutôt qu'une grande ville ajoute au climat particulier au roman. Nous avons à faire à un polar noir comme le charbon…où gris comme le ciel du Nord, au choix. Ici pas de glamour, la scène où l'auteur explique que la pluie efface les preuves et que dans le Pas de Calais les « Experts » ne peuvent pas faire grand-chose résume bien l'état d'esprit de l'oeuvre.

Michaël Moslonka nous peint une galerie de personnages tout droit sortie de l'émission « strip-tease » sur France 3. Tous sont des « gueules », parfois idiots, souvent irritants mais toujours touchants. On sent de la part de l'auteur l'amour de sa ville et de ses habitants. Ils ont d'ailleurs tous droit à un petit surnom affectueux (le journaliste : Branche de thym, l'équipière de Mac do : la fourmi…).

L'humour est l'autre gros point fort de ce livre. Dès le titre du troisième chapitre j'ai compris le talent de l'auteur dans le domaine. Ce chapitre traitant de la découverte du corps sur le fameux parking de Mac Do se nomme « Deluxe Corpse ». Quel plaisir de sourire tout en lisant un vrai polar avec une intrigue bien ficelée.

J'ajouterais que l'écrivain pose aussi la question du pessimisme des gens de la région quant à leur futur et les dérives que cela peut engendrer (le racisme autant du côté de jeunes militants nazis que des forces de l'ordre).

J'ai découvert Michaël Moslonka à travers sa nouvelle parue dans le recueil « Santé », cette dernière était bourrée d'émotions. L'auteur est donc multi-facettes car « A minuit, les chiens cessent d'aboyer » est d'une autre cuvée. Il est cynique, drôle et attachant comme son personnage principal.
Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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