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Critique de kuroineko
Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de décembre 2021. Je remercie Babelio de m'avoir sélectionnée, et les éditions Secret d'étoiles pour leur envoi.
Lorsque j'ai parcouru la liste des ouvrages proposés, je me suis arrêtée d'emblée devant les noms de Magali et Sara Mottet. La mère et la fille m'avait déjà enchantée en décembre 2020 avec leur précédent livre, Petit traité des brumes et simples oubliés, aux éditions Siatkine.
C'est donc avec empressement que j'ai débuté la lecture de Mémoires de sorcières.
Après avoir été voué aux gémonies durant des siècles, ce personnage revient en force, de façon positive cette fois-ci. Il n'est qu'à voir les titres du type "Laissez sortir la sorcière qui dort en vous" et autres "La sorcellerie au quotidien: grimoire de l'apprentie sorcière" dans les rayons développement personnel. le livre de Mesdames Mottet, s'il s'inscrit dans le sens d'une certaine réhabilitation, n'entre cependant pas dans cette catégorie de prose.
Un mot d'abord sur l'objet livre lui-même. Je ne peux qu'applaudir à la qualité de l'édition, avec couverture cartonnée et grand format, présentation soignée et agréable à l'oeil comme au toucher.
Comme dans leur précédent ouvrage, le duo se partage le travail entre l'écrit et l'illustration. Ils se subliment l'un l'autre tant ils sont intrinsèquement liés.
Sur le fond, le livre se divise entre la part historique et la part légendaire de la sorcière. On y retrouve des grands noms issus des diverses mythologies (Médée, Circé, Hel ou Freya) ou des folklores européens (Morrigan, Margot des mares ou Greenteeth), ainsi, bien sûr, que des personnages avérés entrés dans L Histoire, généralement suite à un procès et une condamnation aux flammes du bûcher tels que La Voisin sous Louis XIV.
Le tout est ponctué de courtes histoires rapportées par le Vent, qui vient cette année remplacer la Brume des "Dits" de 2020.
Loin d'être un essai exhaustif ou objectif, ces Mémoires n'en dressent pas moins un condensé de la sorcière depuis l'Antiquité, en passant par les chasses menées par le pouvoir séculier ou l'Inquisition de triste renom. La "véritable" sorcière est le plus souvent une femme vivant en marge des us courants, ou la guérisseuse qui devient bouc émissaire quand les temps durs s'accumulent. Sara et Magali Mottet racontent également l'impact du christianisme sur ces vies. Après avoir combattu le paganisme par le prosélytisme voire la violence, il a souvent remplacé les fêtes et personnages des anciens rites agraires par des figures de saints et saintes. Ainsi des fêtes de Beltaine dans la nuit du 30 avril au 1er mai. le temps passant, l'ordre chrétien l'emporta même s'il reste aujourd'hui encore quelques relents dans certains rituels et dans le folklore.
L'ouvrage se conclut sur des annexes appréciables : une bibliographie sur le sujet et un glossaire. Et oui, car si des termes comme "goule" ou "runes" sont généralement connus, ce n'est pas toujours le cas pour "captromancie" ou "Ulates".
Mémoires de sorcières permet une plongée tout à la fois dans le passé, dans la connaissance, dans la fantasmagorie, ... Avec poésie et beauté, Sara et Magali Mottet m'ont à nouveau emportée dans leurs pages enchanteresses. Si le récit dévie plus souvent vers mythes, folklore et féerie que vers les sorcières dans L Histoire, je serais mal venue de m'en plaindre tant leurs talents de conteuse et d'illustratrice sont proprement ensorcelants. Merci à elles pour leur remarquable travail et la belle passion qui les anime.
Après les dits de la Brume et ceux du Vent, il me tarde déjà de savoir qui prendra la parole dans un futur ouvrage. En décembre prochain, qui sait?
Lorsque j'ai parcouru la liste des ouvrages proposés, je me suis arrêtée d'emblée devant les noms de Magali et Sara Mottet. La mère et la fille m'avait déjà enchantée en décembre 2020 avec leur précédent livre, Petit traité des brumes et simples oubliés, aux éditions Siatkine.
C'est donc avec empressement que j'ai débuté la lecture de Mémoires de sorcières.
Après avoir été voué aux gémonies durant des siècles, ce personnage revient en force, de façon positive cette fois-ci. Il n'est qu'à voir les titres du type "Laissez sortir la sorcière qui dort en vous" et autres "La sorcellerie au quotidien: grimoire de l'apprentie sorcière" dans les rayons développement personnel. le livre de Mesdames Mottet, s'il s'inscrit dans le sens d'une certaine réhabilitation, n'entre cependant pas dans cette catégorie de prose.
Un mot d'abord sur l'objet livre lui-même. Je ne peux qu'applaudir à la qualité de l'édition, avec couverture cartonnée et grand format, présentation soignée et agréable à l'oeil comme au toucher.
Comme dans leur précédent ouvrage, le duo se partage le travail entre l'écrit et l'illustration. Ils se subliment l'un l'autre tant ils sont intrinsèquement liés.
Sur le fond, le livre se divise entre la part historique et la part légendaire de la sorcière. On y retrouve des grands noms issus des diverses mythologies (Médée, Circé, Hel ou Freya) ou des folklores européens (Morrigan, Margot des mares ou Greenteeth), ainsi, bien sûr, que des personnages avérés entrés dans L Histoire, généralement suite à un procès et une condamnation aux flammes du bûcher tels que La Voisin sous Louis XIV.
Le tout est ponctué de courtes histoires rapportées par le Vent, qui vient cette année remplacer la Brume des "Dits" de 2020.
Loin d'être un essai exhaustif ou objectif, ces Mémoires n'en dressent pas moins un condensé de la sorcière depuis l'Antiquité, en passant par les chasses menées par le pouvoir séculier ou l'Inquisition de triste renom. La "véritable" sorcière est le plus souvent une femme vivant en marge des us courants, ou la guérisseuse qui devient bouc émissaire quand les temps durs s'accumulent. Sara et Magali Mottet racontent également l'impact du christianisme sur ces vies. Après avoir combattu le paganisme par le prosélytisme voire la violence, il a souvent remplacé les fêtes et personnages des anciens rites agraires par des figures de saints et saintes. Ainsi des fêtes de Beltaine dans la nuit du 30 avril au 1er mai. le temps passant, l'ordre chrétien l'emporta même s'il reste aujourd'hui encore quelques relents dans certains rituels et dans le folklore.
L'ouvrage se conclut sur des annexes appréciables : une bibliographie sur le sujet et un glossaire. Et oui, car si des termes comme "goule" ou "runes" sont généralement connus, ce n'est pas toujours le cas pour "captromancie" ou "Ulates".
Mémoires de sorcières permet une plongée tout à la fois dans le passé, dans la connaissance, dans la fantasmagorie, ... Avec poésie et beauté, Sara et Magali Mottet m'ont à nouveau emportée dans leurs pages enchanteresses. Si le récit dévie plus souvent vers mythes, folklore et féerie que vers les sorcières dans L Histoire, je serais mal venue de m'en plaindre tant leurs talents de conteuse et d'illustratrice sont proprement ensorcelants. Merci à elles pour leur remarquable travail et la belle passion qui les anime.
Après les dits de la Brume et ceux du Vent, il me tarde déjà de savoir qui prendra la parole dans un futur ouvrage. En décembre prochain, qui sait?
