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EAN : 9782832110102
362 pages
Slatkine (13/11/2020)
5/5   2 notes
Résumé :
Le Moyen Âge n’était pas que peste, guerres incessantes, famines et Inquisition. C’était un athanor fantastique regorgeant d’expédiences, de découvertes, de créations et de poésie. L’herboristerie, la cuisine, la médecine ou la sorcellerie en sont des exemples vivants. Les plantes nourrissaient, soignaient, couvraient, teintaient. Elles relevaient plats et breuvages, aidaient à l’amour, à l’enfantement, charmaient ou tuaient.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Comme j'ai été bien inspirée de choisir ce livre lors de la masse critique de décembre et surtout quelle chance d'avoir été sélectionnée pour l'envoi de ce magnifique ouvrage !
Un grand merci à Babelio qui a comme toujours rempli sa hotte de petits joyaux et également aux éditions Slatkine qui m'ont comblée de la plus belle des manières par ce Petit traité des brumes et simples oubliés.

Dire merci à Magali Mottet et à Sara Mottet, les auteures de ce livre ne serait pas de trop non plus... Elles y ont mis tout leur art et tout leur coeur !
Quelques recherches sur Internet m'ont permis d'en connaître un peu plus sur la mère et la fille. La première est jardinière, horticultrice et écrivaine...La seconde est archéologue, historienne et dessinatrice...
Quelque part en Suisse existe un jardin magique appelé le Diable Vert, dessiné et aménagé par Dominique Mottet qui n'est autre que le mari de Magali.
Sur leur site, il est dit que "Ce « Petit traité » est la pure émanation imprimée d'Au Diable Vert".
"Jardin des vents, des simples, de la Sorcière, gardiens des rocs et merveilles, balade aux Lutins"...
Comme j'aimerais visiter ce lieu !

Mais, ma visite n'étant pas à l'ordre du jour, je me consolerai bien volontiers avec le Petit traité des brumes et simples oubliés, en relisant au fil des envies une page ou deux au gré du temps, au gré du vent et au gré de mes humeurs...

On se promène dans ce livre comme on déambule dans un jardin...Chaque parcelle, dédiée à une heure de la journée, est passé en revue. Chaque plante utilisée au Moyen-âge est examinée, étudiée de près. On y expose ses vertus, ses vices, sa bonne ou mauvaise réputation, mais on en profite également pour glisser une anecdote ou deux et même parfois une bonne vieille recette de grand-mère !
Ce que j'ai particulièrement apprécié ce sont les Dits de la Brume, textes légendaires et mystérieux qui s'immiscent merveilleusement bien au beau milieu d'une présentation qui se veut historique et scientifique.
Quelle beauté ces contes narrés par la Brume ! Mes préférés sont :
- "Le Souci", une histoire de gargouille qui prend vie sous les yeux de son tailleur de pierre
- "La ciguë et la Courroie de la Terre, histoire d'un berger pris dans la tempête avec ses moutons.
- "Le Genêt à Balais", qui raconte les péripéties d'une petite sorcière appelée Aconit.

J'ai également beaucoup aimé les nombreuses références à Hildegarde de Bingen. Elle représente pour moi LA référence en ce qui concerne l'utilisation des simples comme remèdes au Moyen-âge.

Ce livre est vraiment une réussite car il se base sur un savoir historique et scientifique très étayé, mais il permet également de s'évader, de rejoindre pour un instant fugace mais ô combien précieux, les Elfes des forêts, le Petit Peuple de nos jardins et les sorcières s'envolant pour le sabbat les nuits de lune rousse à califourchon sur un balai de genêt.

Je ne peux terminer cet avis sans vous parler des illustrations de Sara Mottet. Elles sont tout simplement splendides et confèrent à cet herbier si particulier son caractère féérique.

Un dernier mot ...

J'aimais déjà beaucoup les brumes matinales...Après la lecture de ce livre, je m'y envelopperai avec plus de délectation encore !
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Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de décembre. Je remercie vivement Babelio et les éditions Slatkine pour cet envoi.

Un adjectif suffirait à résumer l'ouvrage : magnifique. le charme qui se dégageait de sa couverture et de son titre m'a conduite à le cocher dans la liste proposée par Babelio. Comme j'ai bien fait de suivre cette inclination! M'est arrivé un volume cartonné de belle facture, généreusement pourvu des superbes illustrations de Sara Mottet. Un régal pour les yeux.

Mais qui n'est pas que cela. Car le fond, à la lecture, se révèle aussi merveilleux que la forme. Les chapitres préliminaires offrent un rappel bien utile sur les grands noms de la médecine antique et médiévale, ses grands principes thérapeutiques et le rôle des simples - les plantes - dans la pharmacopée. Fleurs, épices et herbes sont également beaucoup utilisées dans la cuisine du Moyen Âge - souvent pour masquer le caractère faisandé de certains mets, rappelle l'auteure - ainsi que dans l'industrie tinctoriale. Où les couleurs obtenues sont souvent porteuses de symboles et de significations. Voilà qui donne envie d'aller plus loin avec les ouvrages aux titres colorés de l'historien Michel Pastoureau.

S'ensuit la partie proprement consacrée aux simples du titre. Pour chaque plante, un texte plaisant mêle habilement description botanique, anecdotes, symboliques et utilisations, parfois avec des extraits d'Hildegarde de Bingen, religieuse mystique et guérisseuse qui consacra nombre d'ouvrages aux propriétés curatives des plantes et de l'alimentation en général. Face à ce texte explicatif, une tres belle représentation de la plante en question, peinte avec délicatesse, réalisme et poésie.

Le Dit de la Brume vient ponctuer régulièrement cet herbier puisque, après tout, c'est la Brume elle-même la narratrice du volume. Elle livre les secrets de la nature et conte de fantastiques histoires concernant certaines plantes en particulier.

Le petit traité des brumes et des simples oubliés est donc une oeuvre inclassifiable et c'est une bonne surprise supplémentaire. Les récits de la Brume rompent le rythme de l'herbier, apportant de belles touches de merveilleux; le mélange descriptif et anecdotique est savoureux. Rien que le nom des plantes sonne comme une mélodie à l'oreille, tantôt douce berceuse, tantôt sarabande infernale puisque la sorcellerie n'est jamais très éloignée de l'art guérisseur.

En commençant ma lecture, je pensais lire quelques pages de jour en jour mais me suis retrouvée complètement plongée dans l'univers mis en scène par Magali et Sara Mottet. Il émane de chaque phrase, de chaque dessin une poésie enchanteresse qui m'a liée aux pages. L'ouvrage offre connaissances et fantaisie, rigueur du botaniste et imaginaire de l'artiste. Un plaisir inédit, depuis la couverture jusqu'à la dernière page, que j'ai refermée avec déjà l'envie de m'y replonger de nouveau.

J'y ai appris beaucoup de choses, en ai révisé d'autres; j'ai rêvassé sur les illustrations, me suis laissée emportée par les Dits de la Brume. Ressortant de ce rêve livresque éveillé, j'ai envie de remercier du fond du coeur Sara et Magali Mottet pour l'excellence de leur ouvrage et pour le bien-être et le plaisir qu'elles m'ont procurés. Alors merci mesdames et continuez de réenchanter le monde, il en a bien besoin. Nous en avons grand besoin.
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Réalisé avec soin par une mère et sa fille, Magali Mottet auteure, romancière-horticultrice et Sara Mottet illustratrice, archéologue historienne, ce « Petit Traité des brumes et simples oubliés » est un délice littéraire, aux allures de grimoire qui effeuille les anecdotes, les histoires parfois obscures et les recettes de cuisine.


Elles ont emprunté une petite porte. Celle, invisible, qui donne sur le jardin de l'imaginaire. Un passage secret, oublié de tous, sauf des enfants et des rêveurs. On y entre par la pensée à la recherche des petits êtres qui peuplent le monde caché où poussent mille et une merveilles. Des herbes en apparence ordinaires qui recèlent une âme féerique inattendue.


Sous la forme d'une balade littéraire au cours d'une journée au coeur d'un havre de paix végétal, les heures défilent, égrainant et semant les pousses aux savoirs et vertus à la fois spirituels, culinaires et médicaux.


Nous sommes lancés sur les traces de précurseurs à la fois médecins, botanistes, apothicaires et jardiniers comme Hippocrate, Dioscoride ou Hildegarde de Bingen. C'est aussi une plongée dans l'histoire de la médecine du Moyen-Âge le mal-aimé qui réserve pourtant nombre de trésors. En cette époque trouble qui dura du Ve au XVe siècle et qui connu tant de bouleversements, de découvertes, de créations.


Nous apprenons ainsi que le jardin, d'abord cultivé dans les monastères, avait une fonction nourricière et médicinale. Cet espace clôt, image de l'Éden perdu, dédié à la Vierge, symbolisait l'ordre parfait de l'univers. Disposé en quatre surfaces où étaient cultivées les simples, il fournissait les ingrédients essentiels à la médecine qui souvent se teintait de magie.


En ces temps là, la cuisine, riche et savoureuse, se colorait d'épices que l'on dégustaient à la table des nobles, le pain – mets si cher à notre patrimoine – était un aliment indispensable aux repas, la nourriture prenait déjà des airs de gastronomie. Les plantes couvraient de leurs feuilles les reliefs de la vie quotidienne : teintures textiles, pigments pour le papier ou l'architecture ; le monde se parait de couleurs et parlait un langage visuel complexe.


Le livre se découpe en plusieurs parties dédiées aux plantes et c'est autant de rencontres avec ces Dames végétales à la nature ambivalente : celles du Matin-Clair, les Bocagères, les Nourricières, les Lumineuses, les Vespérales, celles du Clair Obscur, les Vénusiennes, celles des Ombres et Ténèbres. À chaque moment de la journée, aube, matin, après-midi, crépuscule ou nuit, la Flore s'épanouit et ouvre ses corolles, pétales ou spores pour mieux émerveiller le promeneur-lecteur.


Là où l'on voit un chardon, il y a un antipoison. Là où l'on cueille innocemment une violette, se cache une infirmière qui apaise la tristesse et les irritations. Là où l'on arrache une ortie, on éloigne une aide indispensable. Là où l'on contemple l'aconit, se dévoile un mortel arsenic végétal. Certaines ont un double visage comme l'Anis Vert, à la fois ami et empoisonneur ; d'autres comme le millepertuis, cette « herbe aux fées », préservent des démons et des irritations.


Des plus connues Camomille, Sauge ou Valériane, au redoutées Ciguë, Amanite Tue-Mouche ou Digitale, en passant par les gourmands Safran, Fenouil ou Cardamone, les habitantes des prairies, des chemins et des sous-bois défilent sous nos yeux et nous confient tout leurs secrets. Ainsi dans mon jardin poussait d'imposantes Molènes dont je ne savait pas quoi faire ; maintenant ces Cierge Notre-Dame adouciront mes maux.


Un savoir ancestral qui n'aurait jamais dû disparaître refait surface entre les pages du livre. Une science médicinale, un peu magicienne, aux pouvoirs puissants parfois dangereux mais toujours utile que l'on prend plaisir à connaître. L'auteure nous offre à chaque chapitres, une légende originale à travers les dires de la Brume-conteuse. le plaisir de lecture est magnifié par les illustrations enchanteresses de ces demoiselles vertes qui se dessinent avec délicatesse et poésie sur le papier. L'ouvrage est joliment réalisé, intuitif et agréable à lire ; ce qui en fait un cadeau idéal pour les amoureux de la petite nature, les herboristes en herbe, les sorcières en devenir et les mains vertes curieuses.


*** Un grand merci à Babelio et aux éditions Slatkine pour cette découverte des plus agréables ***
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Celles du Matin-Clair
Elles sont simples, fringantes, tout de blanc, de rose ou de bleu vêtues.
Scabieuse, Inule des prés, Barbe de bouc... Filles de la rosée, fraîches, astringente, elles éveillent, adoucissent, tonifient.
Demoiselles des aubes, cueillies au creux des taillis, au cœur des haies, elles sont réparatrices des maux du froid, du sang lourd, des membres gourds. Elles épurent les humeurs des nuits maussade, piquent les mousses humides d'étoiles claires et givrées.
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Vidéo de Magali Mottet
3 janv. 2022 Présentation du livre Mémoires de sorcières Magali et Sara Mottet
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