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Critique de JML38


13 chroniques «qui se lisent comme des nouvelles noires» dont le fil conducteur est le football.

Certaines de ces chroniques s'attachent à des personnes (joueurs pour la plupart) dont le destin va être impacté par un lieu, une époque, des événements ( montée du nazisme, deuxième guerre mondiale, guerre en Serbie, en Algérie, dictature en Argentine, en Corée du Nord ...) qui les amènent par leur comportement, leurs choix à modifier leur carrière, leur existence et pour certains atteindre grandeur ou décadence.
- Grandeur pour Matthias SINDELAR joueur autrichien qui par son refus d'intégrer l'équipe de l'Allemagne nazie et pour avoir marqué un but dans un match devant se terminer sur un score nul va sceller son destin.
- Décadence de ce joueur français qui après avoir porté le brassard de capitaine de la première équipe de France en coupe du monde portera celui d'une unité SS.
On y découvre également:
- le choix de joueurs français d'origine algérienne qui quittent la France pour rejoindre une équipe de foot du FLN et défendre à leur manière la cause de l'indépendance.
- La carrière brisée d'un des meilleurs joueurs d' URSS, broyé par un système totalitaire qui voit d'un très mauvais oeil les réussites individuelles pouvant lui faire de l'ombre, le sport devant rester une vitrine de propagande pour le régime.
- le sort peu enviable des entraîneurs et joueurs de Corée du nord, surtout après une coupe du monde pas à la hauteur des attentes de dirigeants despotes.
- Une des plus grosses affaires de corruption de l'histoire de la coupe du monde , celle de la rencontre Argentine-Pérou pendant la dictature de la junte militaire en 1978 et ce score de 6 à 0 qui va permettre à l'équipe argentine de se qualifier pour la finale de «sa» coupe du monde au détriment du Brésil.
- Un criminel de guerre serbe qui sévit dans le milieu du foot, achète un club et obtient ses victoires avec multiples menaces et intimidations.

Dans d'autres chroniques le football cède la place aux faits divers avec des affaires plus ou moins sordides qui mettent en scène:
- La descente en enfer puis la rédemption d'un joueur d'Arsenal, international anglais qui dit lui même avoir consacré 2 jours par semaine au foot et 5 jours à l'alcool pendant une certaine période de sa carrière.
- Un joueur africain et sa femme dans le box des accusés pour répondre de faits très graves concernant leur fille adoptive.
- Un joueur brésilien impliqué dans le meurtre de sa maîtresse.
- Un autre jeune joueur Brésilien en mal d'intégration qui met le feu à sa maison dans une crise d'alcoolisme.

L'appât du gain, l'attrait du pouvoir ne sont pas oubliés à travers des affaires de matches truqués, en France avec le cas BERNES toujours en activité malgré de nombreuses «casseroles», en Italie où des années d'influence d'un ancien chef de gare déboucheront finalement sur d'importantes sanctions pour certains clubs dont la Juventus de Turin et le Milan AC . Autant d'affaires qui ont défrayé la chronique et qui rappellent que le football est devenu une affaire trop juteuse pour ne pas attirer l'intérêt des politiques et financiers de façon parfois douteuse et qu'il est considéré par certains comme «une chose trop grave pour être confiée aux footballeurs», les scandales ayant dernièrement éclaboussé la FIFA en étant une preuve supplémentaire.

Je dois reconnaître qu'à part le cas BERNES dont j'avais entendu parler comme beaucoup de gens, le scandale des matches italiens qui avait pour moi une résonance un peu floue et l'histoire de Rachid MEKLOUFI dont j'avais eu en partie connaissance très récemment, tout le reste n'a été que complètes et surprenantes découvertes .

Ces chroniques nous décrivent des pages sombres voire très sombres de l'histoire du football, nous montrant l'envers du décors de ce sport avec une approche plus sociologique que sportive.
La lecture en est passionnante, les courtes histoires très documentées se lisent très agréablement et nous en apprennent beaucoup sur les événements et personnes décrites. Même dans la chronique concernant la Corée du Nord, pour moi la moins intéressante, j'ai appris qu'à la coupe du monde 1966 en Angleterre les hymnes n'ont été joués que pour le match
d'ouverture et la finale à cause de la présence gênante de cette Corée, pays non reconnu par l'organisateur britannique.
De façon toute personnelle et je pense assez naturelle, j'ai été plus captivé par les parcours individuels de joueurs ( Matthias SINDELAR, Eduard STRELTSOV, Tony ADAMS, Rachid MEKLOUFI) que par les récits de corruptions, magouilles et matches truqué. ( SINDELAR le joueur au destin héroïco-tragique qui défie un régime attirant forcément plus la sympathie que des dirigeants qui profitent du système, mais il y a de tout dans le foot et il faut de tout pour faire un livre ) .
J'ai également trouvé très intéressants et instructifs les récits s'éloignant du football pour faire la part belle aux égarements de joueurs impliqués dans des affaires judiciaires que l'on a parfois du mal à croire.

Un bon livre donc, doublé d'un bel ouvrage de par sa présentation en livre broché avec rabats ( qui s'ouvre un peu comme un coffret ) qui peut en faire un joli cadeau... pour qui aime le foot bien évidemment.

Merci à Babelio et aux éditions ANAMOSA.
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