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Critique de jg69


"Je me prénomme Marguerite" , ainsi commence ce livre où l'auteur donne le parole aux différentes parties du corps de A. Marguerite et Mirabelle sont les jambes, Camille le cerveau, Boris et Brice les bras et Bavette les fesses de cette jeune femme.

A. est une cadre stressée qui doit se battre pour prouver ses compétences, pour ne pas être mise sur la touche dans son entreprise car, jeune mère de famille de retour de son deuxième congé maternité, on l'imagine forcément moins performante et moins motivée.

A. est une femme qui prend tout à bras-le-corps maison, enfants, carrière, relations, elle "veut tout, le travail et les enfants, la jupe et le pantalon". Mais elle s'épuise d'autant plus que son compagnon Paul ne partage pas les tâches ménagères et s'occupe peu des enfants, il ne partage pas la responsabilité des enfants de façon générale.

A. parvient à mener une carrière brillante, à être une mère accomplie mais "elle a rendu son tablier de femme" , elle n'a plus la tête à ça...

Tiraillée entre son travail et ses jeunes enfants , A. n'écoute pas les signaux d'alerte que lui donne son corps. le jour où la pression au travail est trop forte et où Paul la quitte, elle finit par vaciller et tombe littéralement dans tous les sens du terme, elle fait un burn-out.

La deuxième partie du livre voit A. devenir Agathe.... Elle tente de se réapproprier son corps, part marcher dans les rues avec une canne et un livre... et passe par de multiples sentiments, la culpabilité, la peur de la solitude mais elle va "prendre le temps de faire une chose après l'autre".

Le traitement de la fin de l'histoire est un point sur lequel je juge souvent les livres, ici l'auteure conclut d'une jolie façon sans aucune mièvrerie.

Insolite, déroutant au départ par le parti pris de l'auteur de faire parler les différentes parties du corps d'A. j'ai rapidement trouvé la lecture assez jouissive avec des passages hilarants en particulier quant les fesses Babette s'en mêlent pour déclencher un déhanchement provocateur par exemple...

Mais ce livre n'est pas que drôle car il traite de façon originale et décalée d'un sujet de société sérieux : la difficulté des femmes à tout mener de front, réussite professionnelle, vie de mère et vie de femme. Il donne aussi une vision réaliste de la vie d'entreprise, de l'inégalité des hommes et des femmes dans le monde du travail et montre bien les liens entre le corps et l'esprit.

L'intérêt de ce livre, aux accents autobiographiques si on se fie à l'autoportrait inséré à la fin, réside dans le traitement original du burn out et de la remise en question qui s'ensuit.

Encore une belle découverte grâce aux 68 premières fois, car sans cette opération je ne serai certainement pas allée vers cet incroyable roman.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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