AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de MaggyM


MaggyM
28 décembre 2020

Sur la base des souvenirs de sa grand-mère, débarquée en Angleterre depuis son Australie natale, après un périple en mer de 6 semaines, Jojo Moyes nous propose un voyage en porte-avion en compagnie de 600 femmes parties retrouver leur mari de l'autre côté du monde.

Voici une tranche de l'histoire bien méconnue. Dans la tourmente de la seconde guerre mondiale, plusieurs militaires ont épousé des jeunes femmes rencontrées au détour de leurs missions. Et parfois, des milliers de kilomètres les séparaient de leur foyer. Une fois la paix rétablie, si les amoureux n'avaient qu'une hâte, celle de retrouver l'élu de leur coeur, d'autres se posaient légitimement la question de savoir s'ils n'avaient pas agi dans la précipitation, sous le coup de l'émotion, dans un contexte où l'on ne savait vraiment pas de quoi demain sera fait.
L'autrice a bien retranscrit ces différents états d'esprit, depuis l'amoureuse transie juste impatiente de retrouver son homme à celle qui sait que finalement personne ne l'attend en passant par toutes celles qui se posaient mille et une questions tout en craignant d'en trouver la réponse. Au-delà de ces incertitudes bien travaillées à travers chacune des femmes mises en scène par Jojo Moyes, l'autrice a également fait un travail remarquable de recherche sur les porte-avion au point qu'on en aurait presque le mal de mer. de l'étroitesse des coursives, à l'odeur de mazout; de la suffocation née du manque d'air dans des cabines surpeuplées au tangage du navire en pleine tempête, on sent qu'elle a voulu nous faire vivre une vraie traversée, à travers les mers et à travers les âmes.

Je dois avouer avoir mis beaucoup de temps à m'attacher aux personnages. Sans doute parce que dans la première moitié du roman, même si les quatre protagonistes principales partagent la même cabine, il y a peu d'interactions réelles entre elles. Ce qui fait que chaque femme est perçue comme une entité "isolée" alors que la cohabitation forcée et l'intimité inexistante devaient forcément jouer un rôle important sur les esprits. Il me manquait donc une couche d'émotion pour adhérer totalement au récit. Au fil des pages, ce détachement s'est atténué et j'ai avalé le dernier tiers d'une traite, tant je voulais savoir ce qu'il était advenu de ces femmes courageuses qui avaient osé prendre leur destin en main et plonger, tête baissée, dans l'inconnu.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}