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Critique de camati


Comme d'habitude, je préfère le titre original "The girl you left behind", à double sens contrairement au titre français.
Dans ce roman, alternent deux époques et deux lieux principaux: la France occupée au milieu de la première guerre mondiale durant toute la première partie puis des chapitres de cette époque s'intercalent au cours de la seconde partie qui se situe à Londres en 2006, soit 90 ans plus tard.
La première époque nous montre la vie de deux soeurs, Sophie, l'héroïne, et Hélène, dont les maris sont au front ou peut-être prisonniers ou morts. Elles tiennent un restaurant dans une petite ville occupée par les Allemands. Ce qui m'a le plus intéressée dans ce microcosme, c'est le comportement des Français; presque tous les cas de figure y sont présents: les héros, les lâches, les résistants, les forts, les faibles. Et surtout les revirements d'opinion et les jugements à l'emporte-pièce basés sur les apparences, car il est plus facile de critiquer, de juger, que d'agir et de mettre sa vie en péril. Bref des comportements de temps de guerre.
J'ai eu plus de mal à accrocher au début de la seconde partie; peut-être ce saut brutal de 90 ans m'a-t-il gênée? mais aussi je n'ai pas vu l'intérêt de certains passages tels que ceux où apparaît le père de Liv, l'héroïne de la seconde époque, une jeune veuve qui vit à Londres.
Le fil conducteur au cours des deux périodes, c'est un tableau - un sujet décidément à la mode ces temps-ci, et du coup pas très original, cf L'improbabilité de l'amour et le Chardonneret. Ce tableau est le portrait d'une femme, Sophie, mentionnée plus haut,par son propre mari; cette peinture ne laisse personne indifférent voire bouleverse des vies.
"Les yeux de Sophie" va disparaître, changer plusieurs fois de mains, pour réapparaître dans les années 2000, suscitant des querelles, à l'image de Sophie par le passé. Il y aura même procès en cette période où les descendants des familles spoliées pendant la guerre cherchent à récupérer les oeuvres d'art ou biens de valeur qui leur ont été volés par les Allemands pendant la première guerre (ou les Nazis lors de la seconde).
Liv a le sentiment que Sophie lui parle et va, poussée par le procès (car on veut lui reprendre le tableau acheté légalement), aller à la découverte de cette femme, morte depuis longtemps.
Elle va en même temps redécouvrir l'amour avec Paul, qui est à la fois son ami et son ennemi. Rien n'est simple, les apparences encore une fois trompeuses.
Avant de lire ce pavé de 658 pages, je ne connaissais de cette auteure qu'une courte nouvelle "La liste de Noël" dont j'avais aimé le propos, la concision, bien que n'étant pas très attirée par ce format. Alors peut-être est-ce la longueur -devrais-je dire certaines longueurs- qui a tempéré mon enthousiasme. La lecture en est cependant agréable et fait passer un bon moment, tout en soulevant des questions intéressantes, certaines (en ce qui concerne le tableau) déjà présentes dans l'Improbabilité de l'Amour et le Chardonneret telles que les rapports entre l'art et l'argent, ce qui fait la valeur d'un tableau, le sens même attribué à ce mot "valeur". Et d'autres sur la guerre, les rapports entre occupants et occupés, les comportements humains en temps de guerre, le jugement d'autrui, les apparences et ce qu'elles peuvent cacher.
En conclusion, un roman intéressant et agréable à lire mais que je ne rangerai pas sur l'étagère des grands auteurs de ma bibliothèque.
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