AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de okang


Dans l'Europe d'avant la guerre de 1914-1918 se meurt doucement l'empire d'Autriche-Hongrie, monstre à deux têtes qui cache en son sein ses nationalismes naissants et ses aristocraties vieillissantes.

Parmi ces dernières, deux jeunes garçons se lieront d'amitié : Henri, fils de militaire hongrois, qui fait figure d'ange lumineux, heureux de vivre avec tout ce qu'offre la vie pour un jeune aristocrate de l'époque ; et Conrad, fils de petits nobliaux d'origine polonaise et bien plus modeste, brillant musicien mais moins à l'aise avec le futur avenir militaire qu'on lui offre à lui et son ami Henri.

L'ouvrage de Sandor Marai aurait pu conter l'évolution de l'histoire de cette amitié. Mais l'auteur fait un saut dans le temps à partir du chapitre VIII pour proposer un très long échange entre Henri et Conrad au soir de leurs vies, à un moment où tout est passé : la mort de leurs proches, de leur amour en commun, de la tentative de Conrad d'en finir avec Henri, de sa fuite, de l'attente courtoise mais vengeresse d'Henri depuis son château perdu dans les forêts hongroises.

L'essentiel de l'ouvrage est donc un dîner entre deux vieux hommes qui semblaient si proches, mais finalement si différents. Au cours de cet échange, la question de l'amitié y est testée sous toutes les coutures.

Derrière eux, les braises de la cheminée crépitent, ainsi que les âmes de ces deux vieux hommes au gré des souvenirs égrenés durant ce long repas.

C'est beau, c'est brillant, c'est magnifiquement écrit. Ce roman aurait pu être adapté au cinéma dans un style proche de Barry Lyndon, mais entre la fin du XIXe siècle et l'après Grande Guerre cette fois-ci.

À lire absolument.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}