AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Jabberwoky


C'est distrayant, bien exécuté, assez addictif comme lecture finalement. Les évènements s'enchaînent, et comme dans le tome 1, j'aime l'ambiance gothico alien et on a envie de lire la suite, car de nombreux indices sont disséminés tout le long du récit : on ne nous dit pas tout, on nous a menti, on sent la conspiration a plein nez. Dieu ment, les Lyctors aussi, et rien n'est ce qu'il parait, et du coup on a envie d'avoir le fin mot de l'histoire : mais QUI a fait QUOI, et POURQUOI ? C'est remarquablement efficace en termes de fidélisation du lectorat, et la principale raison pour laquelle j'ai lu le tome 2. le style est toujours agréable, le vocabulaire soutenu avec des formulations parfois pas facile à suivre (lu en anglais), et on retrouve les descriptions de combat interminables et les relations romantique possessives et tordues qui m'avaient fatiguée dans le tome 1. le world building se déploie, plutôt avec efficacité. Parfois on reste pas mal embrouillé, parce que la narration n'est pas linéaire, mais à défaut de tout comprendre, il faut se laisser porter.
A la lecture du tome 1, je me souviens avoir grincé des dents devant le modèle de relation mis en avant dans cette histoire (one flesh, one end romantisé à mort bla bla). Personnellement, je trouve ça assez malsain, et ce n'était pas le seul point qui me dérangeait dans le même genre. Et je n'étais pas certaine de comprendre exactement si l'autrice était d'accord avec moi ou pas.
Faut dire qu'en terme d'éthique pure, elle brouille pas mal les pistes. On a que le point de vue de gens qui n'ont apparemment aucun recul, aucune réflexion sur ce qu'est la nécromancie, le lien cavalier-nécromancien, sur leur Dieu, sur rien. Tout est accepté comme normal et inévitable, ou presque, et on rechigne à peine devant la découverte du sacrifice nécessaire a la création d'un Lyctor. le personnage de Gideon, de ce point de vue, se pose quasi dès le début en victime consentante – enfin, à partir du moment ou Harrow daigne lui « demander », et aarg j'aime vraiment pas ça, ça me dérange, ça m'horrifie, cette vision de l'amour qui consisterai à glorifier le sacrifice comme ça.
Et là peu à peu au cours de l'histoire, l'autrice nous laisse prendre du recul sur ce qui se passe, et on peut se questionner sur l'éthique, la justice. On met encore plus en exergue la facilité avec laquelle les Neuf maisons gaspillent des vies, tuent littéralement des planètes pour pouvoir continuer à utiliser la nécromancie, et on se met à douter de la légitimité de leur système entier. Un des Lyctors nous le dit carrément : la nécromancie est une maladie qu'ils (Dieu et les lyctors) ont propagé, et il faut y mettre fin.
J'aime assez cette manière qu'a eu l'autrice de nous présenter un système dégueulasse comme « normal » a travers les yeux d'un de ses membres, et comme elle dézoome dans le tome 2 pour mettre en perspective ce même système et commencer à pouvoir poser un regard plus critique dessus.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}