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Critique de Myriam3


Gros coup de coeur pour ce roman percutant. Rwanda, début des années 70, c'est la rentrée pour l'élite des jeunes filles qui vient fréquenter Notre-Dame du-Nil, lycée pilote et modèle de modernité.
La majorité sont hutus, filles de colonels et autorités bien placées, mais un quota de Tutsis permet à d'autres filles brillantes et triées sur le volet de suivre l'excellente instruction de ce lycée. En fin de terminale, ces jeunes étudiantes seront auréolées de prestige, pourront travailler, mais rapporteront avant tout à leur famille prestige, honneur, et une dot imposante.
Notre-Dame du Nil déroule une année scolaire au gré des frictions entre étudiantes et harcèlements voilés, mais distille aussi au fil des pages la haine ressentie envers les Tutsis, minoritaires au Rwanda, et peu à peu ouvertement surnommés les cafards du pays. Gloriosa en particulier, chef de partie, va s'attaquer de manière de plus en plus virulente à ses camarades Tutsis, jusqu'à provoquer une violence insoutenable.

Le roman a remporté de nombreux prix et l'autrice elle-même est une rescapée du génocide rwandais. Dans ce roman, elle sous-entend un fait peu évoqué mais de plus en plus abordé, évoquant l'influence qu'ont eu les colonisateurs belges sur les conflits entre Hutus et Tutsis, pour des questions de domination.

Une tension de plus en plus forte se développe tout au long du récit, le processus de discrimination s'installe presque imperceptiblement et longtemps on ne veut pas y croire. le roman nous amène dans une Afrique partagée entre chrétienté et vaudou sans que les deux ne s'opposent. C'est une reconstitution déchirante d'un pays en trouble que le passé et les différentes dominations ont rendu malade. Ne vous fiez pas à l'eau qui dort.
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