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Critique de Marple


Quand un livre évoque un sujet aussi puissant et dramatique que les prémisses d'un génocide et qu'on ne l'a pas trop aimé, on marche sur des oeufs pour en faire une chronique. C'est mon cas avec 'Notre Dame du Nil', roman unanimement salué par la critique mais qui m'a prodigieusement ennuyée, à l'exception notable des 30 dernières pages, fortes et bouleversantes.

J'ai acheté le livre au moment du club de lecture Babelio (en février, je crois) mais j'avais plusieurs autres lectures en cours, et l'ai donc prêté à ma mère qui n'est, je le précise, ni une réactionnaire raciste, ni une idéaliste naïve, mais une grande amatrice de documentaires pas effrayée de retrouver dans les livres la noirceur du monde. Verdict : 'ce livre est nul; il n'y a pas d'histoire, juste un horrible fait divers; les personnages sont soit demeurés, soit lâches, soit illuminés, soit pervers, soit les quatre à la fois; ça donne vraiment une mauvaise image des Rwandais et de l'homme en général; en plus, c'est mal écrit, je ne comprends pas ce que tout le monde trouve de si formidable'. Dont acte. Je me dis qu'elle a toujours eu la dent dure et que peu de livres trouvent grâce à ses yeux. Pas découragée, j'entame donc ma lecture.

Mais, au bout de 10 pages, je m'ennuie et ça ne fait qu'empirer au fil de ma découverte de ce pensionnat de jeunes filles rwandaises qui sont, au choix, arrogantes et stupides, ou soumises et stupides. En plus, je suis agacée par les innombrables clichés : le religieux libidineux, le vieil ermite original et sympathique, l'ambassadeur amateur de chair fraîche qui se croit tout permis, la directrice qui ne se préoccupe pas des élèves mais des convenances, les gorilles qui apparaissent en guest-stars, la fille qui panique lors de ses premières règles... Bref, ça ne me plaît pas du tout. Au point que j'ai sérieusement envisagé d'abandonner autour de la page 180. J'ai pourtant continué, essentiellement parce que ça se lit vite.

Bien m'en a pris, parce que la fin m'a nettement plus touchée et intéressée. On a enfin des vraies personnalités qui se dessinent, notamment la 'résistante' qui garde son indépendance face à la pression du groupe et fait ce qu'elle croit juste, et surtout la 'dangereuse' avec son idéologie du 'peuple majoritaire', sa haine et sa soif du pouvoir... Et autour d'elles beaucoup de soumis, d'indifférents ou de lâches qui regardent ailleurs pendant que le pensionnat bascule dans l'horreur. Comme c'est arrivé de nombreuses fois dans l'histoire, au Rwanda et ailleurs. Rien que pour ce terrible rappel, ce livre mérite probablement d'être lu.
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