AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de nathavh


Nous sommes en Bavière en 1944, la fin de la guerre approche peu à peu. La première maternité nazie, Heim Hochland, semble préservée de tout, un grand parc, un étang, il ne manque de rien pour les futures mères et les nourrissons. Un hâvre de paix en apparence. Détrompez-vous, nous sommes dans un "camp de vie" à l'opposé des "camps de la mort", dans un Lebensborn, un programme imaginé par Himmler pour produire de futures recrues SS, pour créer une race aryenne pure.

C'est un roman choral où trois personnes s'expriment tour à tour.

- Renée, une toute jeune française qui a dû fuir sa Normandie natale, cette jolie rousse en a bavé, elle arrive tondue après avoir été exhibée, malmenée dans son pays pour être tombée amoureuse d'Artur Fuerbag, un soldat allemand dont elle est enceinte. Amoureuse, jeune, naïve, elle attend son enfant et pense à lui constamment, lui écrivant et attendant des lettres qui n'arrivent pas.

- Schwester Helga, est une jeune infirmière modèle qui veille sur les futures mères et les nourrissons. Elle est l'assistante administrative du docteur Ebner qui dirige le centre. Elle est inconsciente de la finalité du projet, se donne corps et âme dans son travail. C'est la seule à avoir un peu d'humanité. Elle rédige son journal et se pose des questions suite au dossier de Jürgen, un bébé un peu différent et sa mère Frau Geertrui.

- Marek Nowak est un prisonnier politique polonais. Il était à Dachau, il s'occupe à présent de l'entretien du parc et de la construction d'annexes au Heim. Il repense à sa femme et à son enfant qui aurait dû naître, cela hante ses pensées mais alimente aussi l'espoir.

Un récit parfaitement maîtrisé qui nous donne un point de vue essentiellement féminin, une véritable immersion dans un Lebensborn. On comprend bien la notion d'endoctrinement, le manque d'humanité lorsqu'un enfant ne répondait pas aux critères fixés, le sens du devoir mais aussi peu à peu des doutes, des interrogations par rapport à la finalité et la réalité du projet.

Un roman très visuel à la plume précise, sobre. Un récit bien documenté. On comprend que si on supprime une population, l'objectif est d'en recréer une autre, une race aryenne pure pour produire des recrues SS. L'inimaginable pourtant issu de la pensée d'Himmler. Des enfants enlevés, germanisés de force car racialement valables, des enfants sans identité, rejetés après la guerre car personne n'en voulait.

Ce roman nous montre la cruauté de l'âme humaine mais nous parle aussi d'espoir. J'ai beaucoup aimé la résilience de Marek. Je ne vous en dis pas plus, c'est un livre à lire absolument.


Ma note : ♥♥♥♥♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}