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Critique de Roadreader


Ô toi, courageux lecteur, qui s'apprête à tourner les pages de ce polar attend toi à serrer les dents, à trembler de rage et à perdre tes dernières illusions sur l'humanité.

Ce premier tome de cette saga policière plante parfaitement le décor. La ville d'Atlanta suffoque mais difficile de dire si c'est à cause du soleil écrasant ou de la corruption rampante et du racisme assumé qui règnent dans les rangs de ses forces de police.

Ce roman entretient une part historique importante. Il permet de rappeler combien fût long et ardu le combat du peuple noir pour gagner leurs libertés dans une société qui les rejettent massivement. le récit égraine donc des anecdotes tragiques sur le sort de citoyens de couleurs qui ont eu le malheur de croiser le chemin d'homme blancs gorgés de haine. La lecture en devient parfois difficile, non pas à cause du style de l'auteur, qui ne démérite pas, mais à cause de cette haine crasse qui cimente une grande partie de la société américaine à cette époque. Certains chapitres accordent leurs voix à des personnages qui n'hésitent pas à prononcer l'horrible mot en N à de multiples reprises. le contexte historique et géographique justifie l'emploie d'un tel mot mais il n'empêche que j'ai eu parfois besoin de reposer le livre pour respirer un peu.

Pourtant que l'on ne s'y trompe pas ce roman est un excellent polar, l'intrigue est solide et rondement mené par un trio d'enquêteurs que rien n'arrête, ni les guet-apens de shérif sudistes, ni les anciens flics déchus. L'auteur possède un style journalistique qui permet de s'immerger dans une époque charnière mais oublié de l'histoire du peuple noir américain mais également du sud profond aussi difficile que ce soit à accepter pour certains.

L'auteur parvient également à nous attacher à ses personnages, notamment Boggs et Smith, aux caractères opposés mais complémentaires. le personnage de l'inspecteur Rakestraw est plus classique mais il incarne une lueur d'espoir par rapport aux autres personnages masculins blancs qui sont de piètres représentants de l'espèce humaine. À noter que l'auteur fait de ce personnage le porte-parole d'un discours qui porte en lui les germes du communautarisme qui gangrène nos sociétés occidentales modernes. Les autres personnages du roman brosse un portrait peu élogieux de la société sudiste de l'époque et nous offre différents portraits d'hommes et de femmes qui composent, chacun à leurs manières, avec ce racisme ambiant qui imprègne la ville d'Atlanta à l'époque.

Le seul échec du livre ,selon moi, est le personnage de l'agent Dunlow. Vieux roublard alcoolique,engoncé dans sa haine. En voulant lui donner plus d'épaisseur par le biais d'une anecdote maladroite qui ne justifie en rien son comportement, l'auteur ne fait que le rendre encore plus misérable et méprisable.

Un roman important, tant il démontre que les luttes d'hier résonnent encore aujourd'hui dans le bruit des tirs qui fauchent encore des vies innocentes. Un roman qui rappelle que le chemin vers l'égalité est fait de sacrifices et d'injustices.
Lien : https://culturevsnews.com/
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