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Critique de StCyr


StCyr
09 décembre 2019
Le corps est réceptacle et dispensateur de plaisir. Cette matérialité n'est pas dénuée de poésie. Ainsi une méduse de sang s'épanouie dans le tube avant que le reflux du piston propulse le rush et l'oubli. Et pour briller et éclairer, la bougie doit brûler et se consumer.

Ainsi de ce groupe de jeunes tokyoïtes qui consomme et consume leur vie, sans utopie ni illusion. Ils ont fait leur l' apophtegme de William Blake "Le chemin de l'excès mène au palais de la Sagesse". Lui qui déjà disait "Si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l'homme telle qu'elle est : infinie. Car l'homme s'est refermé sur lui-même jusqu'à considérer toute chose par les brèches étroites de sa caverne. Ces personnages s'ils semblent peut être repliés dans leur trip, ils ne restent pas moins dans la temporalité d'une expérience commune, essayant d'agrandir ses brèches étroites par le déferlement du sexe et l'effet coruscant des drogues corrosives. Ce cours roman est plus le fruit d'alternances de scènes pornographiques, de descriptions brutes d'usage de psychoactifs et d'interlude poétique que le fruit d'une narration suivie. Peut être qu'entre les césures de ces épisodes, réside le repos régénérateur, à moins que cela ne reflète le délitement progressif, le morcellement de ces vies sans repère.

Ce livre est un coup de poing dans le plexus solaire. On est loin des promenades nippones au premières tiédeurs du printemps le long des allées de cerisiers en fleur. Les descriptions cliniques des effets des substances consommées sont saisissantes. Je n'est pas vu d'équivalant dans ma modeste expérience de la littérature japonaise. Çà se rapproche plutôt de la production d'un William S. Burroughs. Si ces thématiques sont votre opium ou votre palliatif, allez-y, procurer vous le produit. Stupéfiant.
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