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Critique de Cricri124


Un livre vers lequel je ne serais sans doute pas naturellement allée si je n'avais lu des critiques qui m'avaient donné envie de le découvrir. Son titre et sa quatrième de couverture pourraient laisser croire à une romance un peu mièvre mais il n'en est rien. Cet emballage « normalisé » offre un contenu qui l'est moins et aborde en fait la difficulté d'être singulier dans une société où la normalité règne sans partage.

Keiko, l'héroïne principale de ce roman, ne rentre pas dans les cases de la société japonaise. Depuis toute petite, ses réactions et son mode de pensée ne sont pas conformes à la norme collective et attendue. Il y a une scène très révélatrice au début du livre avec la mort d'un oiseau.

Partagée entre le désir le plaire à son entourage et celui d'être elle-même, elle ne comprend pas ce qu'on attend d'elle et encore moins pourquoi.
Elle a beau tenter de se fondre plus ou moins dans le moule par mimétisme, à trente-six ans, sans mari, sans enfants et un petit boulot d'intérimaire dans un konbini, une supérette ouverte 24h/24, elle reste à la marge pour les autres.

« Ceux qui ne contribuent pas, que ce soit par le mariage, en ayant des enfants, en allant chasser ou gagner de l'argent, sont des hérétiques. […] Pour parler clairement, tu es au plus bas de l'échelle : tu seras bientôt trop vieille pour avoir des enfants, tu n'as pas l'air de te préoccuper de tes besoins sexuels, tu ne gagneras jamais aussi bien ta vie qu'un homme et tu n'as même pas d'emploi stable, juste un petit boulot. Tu n'es qu'un fardeau pour la communauté, un déchet humain. »

Elle, qui n'aspirerait qu'à ce qu'on la laisse vivre sa vie tranquillement, n'a de cesse d'être rattrapée par le jugement intolérant d'autrui. Ce jugement prend d'autant plus de vigueur que le regard que porte Keiko sur son environnement est très factuel et logique.

« Les gens perdent tout scrupule devant la singularité, convaincus qu'ils sont en droit d'exiger des explications. »

Un roman sur l'anticonformisme et sur la difficulté à trouver sa place dans une société qui impose un modèle unique. On y découvre également le mode de fonctionnement d'une supérette japonaise.
Court, simple, grinçant mais efficace.
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