Gros traits bleu nuit sur blanc, irruption d'une palette réduite à l'orange, au bleuet et au bordeaux, style qui puise autant dans le manga, l'aube des cartoons, la ligne claire et le dessin d'architecture, subjuguant jeu avec les dimensions, maîtrise du mouvement et du découpage, petit manuel de lettrage...: graphiquement, "
Le Grand Vide" réussit plutôt le carton plein.
Ce dessin à l'expressionnisme exacerbé et à la cinématographie frappante n'est évidemment pas gratuit: il sert un scénar ambitieux, finement amené, hyperbole de notre XXIe siècle hyperconnecté, exhibitionniste et nombriliste. Jusqu'à ce que notre obsession boursoufflée de la reconnaissance devienne littéralement une question de vie ou de mort.
Une BD absolument atypique, syncrétique, jouissive, cynique, et dont l'humain ne sort pas grandi.
Ah et n'oublions pas la grand classe de
Léa Murawiec pour dessiner les voitures d'inspiration 80ies. Très chic.
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