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EAN : 9782901000709
204 pages
Editions 2024 (20/08/2021)
3.83/5   320 notes
Résumé :
" Mais… Manel Naher, c'est moi !" Qui est donc cette autre Manel Naher, qui fait la Une des journaux ? Elle fait de l’ombre à Manel Naher, la vraie Manel Naher, l'héroïne de cette histoire ! Elle ne se rend pas compte qu’elle la met en danger, la vraie Manel Naher, en ayant tout ce succès ? Vous comprenez, si tout le monde se met à penser à cette Manel Naher qui devient célèbre, au lieu de penser à Manel Naher, qui passe ses journées au fond d'une petite librairie… ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Savez-vous si, dans votre ville, votre pays ou au-delà, vous avez un homonyme ? Une personne qui a les mêmes nom et prénom que vous, et pas grand-chose d'autre en commun ? Parfois cela génère des situations cocasses ou des tracas administratifs, mais rien de comparable à ce qui arrive à Manel Naher, l'héroïne de ce roman graphique dystopique, puisqu'ici il s'agit ni plus ni moins que d'une question de vie ou de mort.

Car dans le monde de Manel, la vie des gens dépend de leur Présence. C'est-à-dire de leur existence dans les pensées des autres. C'est-à-dire que si personne ne pense à vous, vous mourrez. Alors pour qu'on pense à eux, les gens affichent leur nom sur des pancartes qu'ils accrochent partout dans les rues, aux fenêtres, sur les murs. Certains font tout et n'importe quoi pour devenir célèbres et obtenir suffisamment de Présence pour atteindre le but ultime : l'Immortalité. A l'autre extrême, les pauvres ne mendient pas de l'argent ou de quoi manger, mais des regards. D'autres paient des sociétés privées qui paient des salariés pour lire les listes des noms de leurs clients à longueur de journée. C'est le boulot de Manel.

Le reste de son temps, elle le passe à fouiner dans une librairie, ou à discuter avec son meilleur ami des possibilités d'échapper au système infernal de cette mégalopole toute en verticalité. Elles sont peu nombreuses : hors des limites de cette ville tentaculaire, il n'y a rien. C'est le Grand Vide. Enfin, c'est ce que la plupart des gens croient, ou veulent croire. Malgré les risques et les inconnues, Manel et son ami préparent pourtant leur départ en secret.

Et c'est là qu'intervient l'autre Manel Naher, chanteuse à succès de plus en plus célèbre. Et plus elle devient populaire, plus notre Manel dépérit, puisque de plus en plus de gens pensent à la vedette, et de moins en moins à Manel la souris de librairie, dont la famille et l'entourage sont, en plus, assez restreints. Manel tombe malade, on lui prescrit un traitement de choc consistant à lui organiser des tas d'activités, inintéressantes au possible, mais qui lui apporteront un peu de cette Présence vitale...

« Le grand vide » est donc une fable dessinée, une métaphore d'un mal-être actuel, à savoir la conviction de certaines personnes que pour exister, il faut se distinguer de la masse, être présent sur les réseaux sociaux et récolter plus de likes que les autres. Être célèbre et populaire, mais donc être dépendant du regard des autres. Est-ce cela, exister ? Une addiction à l'attention virtuelle et souvent éphémère d'inconnus ? Tout le contraire de « pour vivre heureux, vivons cachés ».

« le grand vide » est une satire sur le sens de la vie à l'heure du virtuel, un sujet profond dont la pesanteur est compensée par la forme : un dessin en quadrichromie, plein d'énergie, dynamique, bouillonnant, explosif même. le propos est parfois trop elliptique, on ne comprend qu'après coup les césures qui font avancer la narration, et la fin un peu facile m'a laissée perplexe. Malgré cela, « le grand vide » est un premier roman graphique qui sonne juste, audacieux et prometteur.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Lorsque mon amie m'a prêté cette bande dessinée, elle m'a averti : "Il faut rentrer dedans, c'est pas facile, mais une fois que ..."
Je dois admettre la pertinence de son jugement en forme de conseil. Si vous décidez de la lire, il faut avoir cela en tête. J'ajouterai : munissez vous d'un marque-page car elles ne sont pas numérotées !
Très originale réflexion autour du monde virtuel, de l'apparence, de la réputation, du crédit social...
Graphiquement, c'est un style très original, d'une intensité assez remarquable. le noir et blanc très majoritaire est parfois rehaussé de pages très lumineuses en trois couleurs, que j'ai perçu comme étant bleu/orange/marron (code Pantone à vérifier) et qui dynamisent le récit
Un défilé de patronyme assez considérable nuit un peu à la fluidité de la lecture mais paraît consubstantiel au propos de l'auteure : nous existons tant que d'autres pensent à nous, prononcent nos noms...
Un ancien président de la république, des membres de la famille de l'auteure, et sans doute d'autres clins d'oeil cherchent ainsi à exister...
Car en dehors de ce monde métaphorique de notre univers virtuel, il y a ... le grand vide...
(D'où la disparition progressive des fées, des lutins, des korrigans de nos campagnes, remplacés par la multitude d'objets techniques qui nous en éloignent, digression sans rapport avec cette bande dessinée, quoique...)
L'héroïne dont on ne doit pas oublier le nom, Manel Naher, cherche sa place dans ce monde digne d'un épisode de "Black Mirror"...
Attirée avec son ami Ali (ben oui ! ) par le grand vide et l'espace de liberté qu'il paraît incarner, elle devra choisir entre la notoriété, la reconnaissance et ... son contraire...
J'émets un petit bémol pour la fin qui ne me satisfait pas... j'aime que l'on me fasse une vraie proposition, pas qu'on me laisse choisir ou imaginer, sinon, tant qu'à faire, je choisirai l'écriture plutôt que la lecture...


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Le scénario, particulièrement flippant, est digne de la série black mirror. le graphisme et la colorisation sont simplissimes mais tapent (presque au sens propre) juste.
L'angoisse de l'inexistence pousse la logique des réseaux sociaux jusqu'au bout, surtout quand une homonyme célèbre capte toute l'attention. Se montrer, faire le buzz ... tout est superficiel, mais c'est le seul moyen d'exister.
L'humour noir et le suspense (qu'est-ce que ce grand vide?) contribuent à la qualité de l'intrigue, mais la répétition de certaines scènes et quelques longueurs en atténuent l'impact ! le dessin est de plus en plus nerveux au fur et à mesure qu'on avance, jusqu'au paroxysme.
Un peu long, même si beaucoup de pages sont uniquement graphiques, et on en ressort comme fatigué par autant de stress !
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Mais c'est quoi ce livre ????
Juste un roman graphique exceptionnel.
Dystopie ultra-flippante où la survie dépend de la renommée.
L'heroine , Manel Naher, va survivre, pour son plus grand malheur.
Accrochez-vous : c'est assez terrifiant, le graphisme est à la hauteur du propos et nous ballade dans une mégapole chargée de patronymes.
Première BD très réussie !!!!
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Étrange graphisme hors de tout académisme, il y en a qui ne vont pas apprécier, mais en ce qui me concerne, ça aurait plutôt tendance à m'attirer. Visages ronds corps qui s'étirent, traits épais au pinceau, soigné, travaillé uniquement en aplats de trois couleurs, imprimé en trichromie (trois encres Pantone© non primaires), indigo, cyan et orange, peu de mélanges, peu de trames, mais on remarque un aspect artisanal et non numérique car dans les grands aplats de tons indigos, il reste quelques traces de dilution, d'étalement au pinceau. Les corps se déforment, comme vus à travers des glaces déformantes, les effets de perspectives surdimensionnent les pages, et puis des noms de personnes envahissent chaque recoin, comme des panneaux publicitaires accrochés dans chaque espace disponible. La ville est tentaculaire, étouffante, difficile de s'y faire une place. Ces noms de personnes profitent de chaque espace pour sembler nous demander de les lire, à la recherche de la visibilité.

Léa Murawiec invente un monde, une sorte de dystopie où la vie ne tient qu'à la visibilité de chacun : si on t'oublie, tu vieillis puis tu meures, et au contraire, si ton nom est sur toute les lèvres, tu restes jeune éternellement. Problème pour Manel Naher, elle a une homonyme qui est une star de la chanson, donc dès que son nom est lu ou vu, c'est à l'autre que bénéficie de cette visibilité. Elle va devoir se ressaisir, c'est une question de survie.

Le grand vide est une façon détournée de critiquer une dérive actuelle de notre société, la starification par les réseaux, Tiktok©, Twitter©… l'idéal de vie basée sur un nom, une image, la course aux abonnés, où tous les coups sont permis et peu importe le sens du message, positif, négatif ou même absent. J'adore cette façon détournée de cingler nos travers, le monde où vit Manel Naher semble ridicule, artificiel, un claque filmée va changer sa vie, telle Kanye West et son tee-shirt “White lives matter”, l'autoflagellation qui fait plus de bruit que l'art, qui éclipse tous les talents, et pourtant tellement pitoyable et inutile, voire honteux. En rendant son univers ubuesque, la diatribe est d'autant plus percutante. L'histoire est joyeuse et tragique, la caricature fait mouche, elle moque notre “Grand vide” qui lobotomise, la quête de l'inconsistant, du futile, dont les réseaux sociaux nous abreuvent tous les jours.

Le choix d'un graphisme hors des modes, hors des canons, semble vouloir nous dire, apprenez à regarder autrement, et arrêtez d'aimer par mimétisme moutonnier. le message est fort, simple mais percutant. La bande dessinée a du caractère, de l'audace, du culot, de l'humour, de la violence et de la douceur, et tout ça, j'aime.
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critiques presse (5)
BulledEncre
31 janvier 2022
Murawiec happe son lecteur dans son univers graphique très particulier qui exploite habilement par ses couleurs les règles de l’impression Pantone retenue par l’éditeur.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
LaCroix
11 octobre 2021
Léa Murawiec livre une première BD exaltante, dystopie où la survie dépend de la renommée.
Lire la critique sur le site : LaCroix
BDGest
01 octobre 2021
Entre forme bluffante et fond lourd de sens, cette première bande dessinée impressionne par sa maturité. Léa Murawiec s'impose d'entrée comme une signature à suivre.
Lire la critique sur le site : BDGest
Telerama
20 septembre 2021
Avec “Le Grand Vide”, Léa Murawiec livre une fable très actuelle, portée par un travail graphique impressionnant.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesInrocks
19 août 2021
Un premier roman graphique bourré d’énergie, doublé d’une satire enlevée du besoin d’exister sur les réseaux sociaux.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Mais, Manel... on va tous mourir ! Même les immortels les plus motivés finissent par se lasser et tomber dans l'oubli ! En attendant, on sait très bien à quoi on a renoncé pour avoir ce sursis, et tu ne fais pas exception. Tu es lâche, Manel.
Comme nous tous.
Et, franchement, je préfère être lâche et vivant ...que courageux et mort.
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Vous aviez juste oublié Mamie, elle est juste un peu morte.
Commenter  J’apprécie          60
Se tatouer le nom de ses parents, un geste qui sauve des vies !
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Tu as vu ?
Tous les journaux font la une sur une autre Manel Naher que moi !
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Écoutez…la présence est liée directement au nom des gens mais elle s’oriente surtout en fonction de la pensée.
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Videos de Léa Murawiec (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Léa Murawiec
À l'occasion de la 50ème édition du Festival International de la BD d'Angoulême 2023, Léa Murawiec vous présente son ouvrage "Le grand vide" aux éditions 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2558313/lea-murawiec-le-grand-vide
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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