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Critique de sandrine57


Mexique, 1689.
Afin d'éviter le paiement de sa dot, la riche et puissante grand-mère d'Alina l'expédie à Mexico, au couvent de San Jerónimo. La jeune fille laisse donc son frère derrière elle et quitte l'hacienda de San Hipólito pour rejoindre la capitale avec pour seule compagne, Matea, une esclave que sa grand-mère a choisie au hasard pour lui servir de domestique.
Sur place, les contraintes d'une vie dédiée à Dieu s'adoucissent au contact de soeur Juana, une érudite, poétesse et scientifique qui prend Alina sous son aile. Quant à Matea, elle découvre pour la première fois de sa vie le luxe de dormir dans un lit et de manger à sa faim. Pourtant, le couvent cache de sombres secrets et très vite Alina est confrontée à la mort d'une soeur dont le corps a été profané selon des rites païens. Et ce n'est pas la première fois qu'une telle abomination a lieu entre ces murs. Satan serait-il entré à San Jerónimo ? Alina, Juana et Matea s'associent pour faire la lumière sur ces crimes avant que les inquisiteurs n'investissent les lieux avec leur cortège de soupçons, questions, de tortures et de condamnations iniques.

Inspiré par soeur Juana Inés de la Cruz, religieuse érudite ayant réellement existé, Oscar de Muriel nous livre le premier tome d'une série prenant place au Mexique, ou Nouvelle-Espagne, au XVIIè siècle. Ici, l'enquête sert de prétexte à la présentation de la colonie espagnole, de son système de classes, de l'éradication de la culture ancestrale des indigènes et de la mainmise de l'Eglise catholique sur les âmes de tous. le huis-clos inquiétant du couvent où cohabitent foi et superstitions fait planer un mystère aux tendances gothiques. Certains personnages font froid dans le dos, comme cette soeur qui se flagelle jusqu'au sang ou ce confesseur intransigeant et invasif. Les catholiques et la noblesse espagnole en prennent pour leur grade. On se bâfre, on se pavane, on méprise, on exploite à l'envi.
Le contexte est intéressant et les trois enquêtrices promettent des aventures hautes en couleurs mais comparer cette Mort au couvent avec le nom de la rose d'Umberto Eco est très exagéré. le second est un chef-d'oeuvre, le premier pourrait figurer dans une collection jeunesse sans démériter. Sympathique, instructif mais sans grande valeur littéraire.

Merci à Babelio et aux éditions Les Presses de la Cité.
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