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Critique de DianaAuzou


Caprices et jeux de masques et de miroirs et de leurs reflets illusoires.
La tradition de la commedia dell'arte, une construction de la pièce en deux actes réunissant le classicisme avec ses trois unités, de temps de lieu et d'action, une journée à Naples, et le romantisme en sa période éclatante, et surtout un personnage, une jeune femme, Marianne, qui n'est surtout pas capricieuse mais bien consciente de sa condition et du rôle qu'elle a à jouer dans une comédie qui n'en est pas une.
Le tragique se fait ressentir dès le début dans un engrainage d'où tous sortiront perdants, ou presque. Marianne jeune épouse de Claudio, mari lourdement médiocre, accepte sa vie telle qu'elle est, même si les rêves ne sont pas loin, le jeune Coelio très amoureux de Marianne n'écoute que son coeur et se lamente, et son ami Octave que le costume d'Arlequin lui va si bien se fait le messager d'amour auprès de la dame.
Avec ce thème universel le texte d'Alfred de Musset traverse les temps, passion amour sacrifice et trahison n'ont pas d'âge, et la pièce romantique par excellence traverse les sentiments d'amour et d'amitié, et des questions que les personnages se posent repliés souvent sur eux-mêmes. Marianne est au centre d'un jeu hypocrite où les masques cachent à peine et finalement dévoilent avec fracas ce dont elle a une douloureuse et vive compréhension. Qui est capricieux ? Marianne ou ceux qui la regardent ? Ou peut-être Musset lui même, libertin romantique et classique, à plusieurs facettes empruntées aux losanges de son habit d'Arlequin. La dualité de la femme, peut-être la dualité de nous tous, Arlequins ou pas.
Capricieux les temps et les sociétés, capricieux les yeux qui regardent sans rien voir, caprices accusés et accusateurs qui se dévoilent souvent couverts de ridicules quand les masques tombent et quand dans la bouche reste un petit goût amer.
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