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Critique de tiben


L'instant présent est la livraison 2015 de Guillaume Musso. Il sort presque deux mois après le millésime 2015 de Marc Lévy. Cela laisse donc aux nombreux lecteurs (ou consommateurs pour ne choquer personne...) le temps de digérer l'un avant d'attaquer l'autre.

Cette année, Musso nous parle du temps avec un titre joliment trouvé l'instant présent. Et à l'instar de Lévy, il revient au fantastique, thème fétiche de ses premiers romans.

Aucune surprise sur la vitesse de lecture du livre: il se dévore en 4h environ sans aucune difficulté. Les phrases sont fluides, le rythme rapide, les chapitres relativement courts et batis sur le même plan. Cela va surement paraitre lassant pour certains, cela ne m'a pas posé de problème en ce qui me concerne.

On se ballade avec Arthur à travers le temps. 24 ans en 24 jours. La mise en place de l'intrigue est un peu tiré par les cheveux mais bon...
Ce qui est agréable, c'est qu'on a l'impression de lire une chronologie de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. A travers des titres de journaux, on se remémore les grands événements ainsi que les tubes ou les films du moment. Bon choix de Musso!

De même, le livre est truffé de constatations (critiques?) du monde actuel. le passage sur le monde ultra-connecté est savoureux.
"A chacun de mes retours, je continuais d'observer les mutations du monde. L'Internet envahissait tout, cannibalisait tout: la musique, les livres, le cinéma. Les gens vivaient avec un téléphone portable greffé à la main, qu'ils consultaient d'un regard distrait toutes les trois minutes. iPhone, Facebook, Google, Amazon... Tout devenait virtuel, numérique, immatériel: les correspondances, les échanges, les amis, les loisirs"
Qui peut affirmer l'inverse?

Et que dire de la définition de l'écrivain selon Musso (il est tellement décrié sur le fait que cela n'en est pas un que cela en dévient une belle pépite!):
"L'écrivain secoua la tête.
- Ce n'est pas ma conception du roman. Je ne vais pas imposer mes états d'âme à mes lecteurs. L'écriture n'est pas une thérapie. L'écriture, c'est autre chose.
[...]
- C'est d'abord un travail d'imagination. C'est vivre d'autres vies, créer des univers, des personnages, des mondes imaginaires. C'est travailler sur les mots, polir une phrase, trouver un rythme, une respiration, une musique. L'écriture n'est pas faite pour guérir. L'écriture, ça fait mal, ça ronge, ça obsède. je suis désolé mais nous ne faisons pas le même travail, vous et moi."

Il y en aurait d'autres à citer, comme l'enfant du micro-onde ne sachant pas cuisiner (autobiographique?), ou la définition de l'argent comme le thermomètre de la liberté...

L'histoire? Je vous laisse la découvrir. Arthur et Lisa, une histoire d'amour? Et Sullivan? Tout ce que raconte Sullivan est il vrai?
Le rythme est haletant, les rebondissements sont fréquents, cela est du Musso bien mené. La encore, peu de surprise.

Et que dire de la conclusion! Si elle est très surprenante, elle ne laissera pas indifférent. Même si je m'attendais à quelque chose de spécial, elle m'a pris au dépourvu. Et pour une fois, contrairement aux dernières années, il y a une vrai fin pleine d'émotion et d'humanité.
Une fin loin d'être évidente, comme beaucoup de passages émouvants et touchants, des larmes en perspectives pour certaines à n'en pas douter.

Comme conclut Musso dans les dernières pages "On ne peut pas déjouer le destin. on ne peut pas réparer l'irréparable. On ne peut pas revenir en arrière".
Alors vivons l'instant présent autant que l'on peut!

4/5
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