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Critique de Luniver


Après la seconde guerre mondiale, l'Albanie est devenue communiste, sous la houlette d'Enver Hoxha, grand admirateur de Staline. Et même plus communiste que l'URSS elle-même, l'Albanie ayant rompu ses relations avec celle-ci après la « trahison » de Khrouchtchev.

Ce recueil de nouvelles présente la vie quotidienne des habitants de cette région, pratiquement coupée du monde pendant 40 ans. La paranoïa règne, là où un habitant sur trois a eu affaire à la police politique du pays. La moindre phrase est prononcée avec crainte, car elle sera analysée consciencieusement par tous les interlocuteurs, à la recherche de la moindre trace de trahison. Mais impossible de se taire non plus, car le silence peut être considéré comme un manque d'enthousiasme pour la politique du Parti ou un reproche insidieux.

On suit ainsi les angoisses intérieures d'hommes pris dans des conversations et des situations banales, mais qui ne peuvent s'empêcher d'imaginer dans leur tête tout un réseau d'indicateurs et de juges attentifs à leurs paroles et leurs gestes. L'auteur rend particulièrement bien cette ambiance de psychose collective qui finit par devenir drôle, car les tourments du personnage sont en total décalage avec l'insignifiance de la situation initiale (mais pas toujours injustifiés).

Le mystérieux tambour de papier du titre revient en filigrane dans chaque nouvelle, reliant les récits les uns aux autres.

L'auteur parvient à nous immerger dans l'histoire de l'Albanie, sans devoir rien connaître de son pays au préalable. Découvrir la vie sous un régime communiste du XXe siècle, dans lequel la réalité doit toujours se plier aux volontés du Parti, reste pour moi un plaisir un peu coupable.
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