La grâce est ma maîtresse
Assise sur ses genoux
J'ai bu toutes ses paroles
Et je les bois encore
Grâce à elle je vis
Au-delà de mon corps
Quand je marche, je danse
Quands je bondis, je vole
Quand tu crois que je dors
Je veille et m'abandonne
JE VIS AU-DELÀ DE MON CORPS
Je ne parle pas, je miaule
Je ne me couche pas, je me love
Je ne prends pas le soleil, je m'y baigne
Sur la Terre, je trouve mon réconfort
Je vis au-delà de mon corps
En rêve
Je suis le roi des forêts
J'en ai la puissance et la beauté fatale
Quand le bruit du canon vient me glacer le sang
Oh mes pattes agiles
Emmenez-moi au-delà de moi-même !
Faites-moi faire des bonds de géant
Que j'échappe à la fin
Que mes immenses bois s'accrochent à la lune
Et me sauvent
Que je puisse demain encore
Humer la terre si bonne
Que je puisse savourer les aubes à venir
Ne laissez pas les ombres
Ivres de mort
Déchirer ma peau couleur du miel
... Mais si par grand malheur
Ni la terre ni le vent
Ne peuvent réveiller
Ta mémoire animale
Quelle te revienne enfin
Dans les yeux de ton chien
Il en va de ma vie
Et de la terre aussi
Empêche les ombres longues
De nous assassiner
Le système de valeurs de ces civilisations, lui, s'est construit progressivement en opposition avec la nature (donc en opposition à l'essence même de l'être) [...].
Votre monde est partout, il envahit le mien
Il dévore mon royaume qui ne sera bientôt
plus qu'une peau de chagrin
Je rêve qu'il nous soit donné d'aimer
A votre mesure
Tant qu'il est encore temps
Mes mains tendues les rejoignent
(...)
Elles se posent sur vous
Aussi doucement que l'amour
Je voudrais des racines
Aussi profondes que les tiennes
Pour pouvoir me reposer en moi-même