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Critique de nilebeh


Vie de Rosie Carpe,( auparavant Rose - Marie Carpe) née à Brive la Gaillarge, "montée" à Paris (en fait à Antony) avec son frère Lazare pour trouver une vie meilleure. Employée d'un hôtel minable, elle se fait faire un enfant par Max, marié, vaguement gentil d'abord puis qui la trouve hideuse et l'abandonne. Leur enfant Titi, pauvre petite chose blafarde et inerte est un objet de dégoût pour le père puis pour Rosie elle - même.
Mère et fils partent un jour pour la Guadeloupe où Lazare et leurs parents se sont installés pour, paraît -il, trouver la fortune et une vie idyllique. En fait, Lazare est un dépravé, alcoolique, velléitaire, qui se compromet dans des coups fumeux risqués et totalement improductifs. Un minable qui se prend pour un dur. de leur côté, les parents Carpe essaient de trouver jouvence et bonheur , Elle de plus en plus jeune, enceinte des oeuvres d'un certain Foret plus jeune qu'elle, Lui, dans une relation avec Lisbeth, fille métisse de Foret. Ce couple à quatre partage les mêmes lieux, les mêmes moments, de façon totalement absurde et immorale.
Quant à Rosie, plus ou moins recueillie par Lagrand, grand Guadeloupéen athlétique, parfaitement soigné dans son Lacoste blanc, elle reprend du poil de la bête dès lors qu'elle a abandonné Titi , de plus en plus faible, à une mort qu'elle croit certaine. Tandis qu'elle va au cinéma avec les deux immondes (Carpe et Foret), son fils se meurt auprès de Lisbeth. Lagrand arrivera à temps pour l'amener à l'hôpital.
Dernier chapitre, des années plus tard: Titi, miraculeusement sorti d'affaire, est devenu professeur. Son père est mort et il a donc épousé son ancienne amie Lisbeth qui lui a donné deux enfants. Quant au couple mère de Rosie (devenue Diane, anciennement Danièle, à Brive) - Foret, ils ont eu une fille qu'ils offrent comme friandise (payante) aux touristes vieillissants et repus qui passent leurs vacances à la Guadeloupe.
Peu de gens ragoûtants dans de livre, même le Noir Lagrand, pourtant plutôt sympathique, a ses moments abjects.
Meurtre, embrouilles, misère, crasse, vomi, sanies, la couleur du livre est plutôt sombre.
Le jeu des couleurs est intéressant: du blanc pur sur le Noir Lagrand, du jaune criard sur les tissus, les objets cités; seul Titi apporte un peu de joliesse, malgré "sa figure incolore".
L'évocation des touristes repus et niaisement bienveillants, le jeu sur l'identité (on change de nom en changeant d'endroit et de vie), les parcours lamentables de la plupart des personnages, les désillusions et la résignation à l'abject, les tentatives pour "devenir quelqu'un" ou changer de vie: beaucoup d'aspects du roman sont intéressants. Un monde assez noir au final sous une plume précise, qui développe des phrases charpentées, riches d'évocation et savoureuses.
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