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Critique de Agilulfo


Éblouissant et compliqué, ce roman d'anticipation situé dans un pays imaginaire où une dictature vulgaire (ou de la vulgarité) s'est imposée n'est sans doute pas le meilleur de Nabokov mais il ne mérite guère l'obscurité où on le tient. Krug, le personnage principal, est un camarade d'enfance du tyran et croit, malgré la disparition progressive de personnes de son entourage, qu'il sera épargné.
Condensant ce qu'il exécrait dans le système soviétique et américain, Nabokov crée un univers décalé, doté de sa propre langue, où l'angoisse monte comme dans un roman de Kafka. Pour saisir les allusions très cryptées de l'auteur, l'excellente édition de la Pléiade (Vol. II des oeuvres romanesques) constitue un sérieux atout.
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