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Critique de kuroineko


Bonne surprise que ce court roman oscillant entre polar et roman psychologique.

Le narrateur, comme le titre l'indique, vit de sa condition de pickpocket. rapidement, il se trouve pris dans un engrenage avec des yakuzas fort peu sympathiques. Il vient en parallèle en aide à un gamin du voisinage, que sa mère oblige à voler à l'étalage. Une sorte de relation maître-disciple semble vouloir s'établir brièvement. Car le narrateur s'arrange pour que cet enfant n'ait pas à finir comme lui. La fin du roman est très surprenante, je n'en dis pas plus.

Bien que vivant dans les lisières illicites de la société, le narrateur a développé une certaine éthique de son "métier", qu'il exerce avec un brio magistral. Il ne vole que les riches, leur retourne, via les services postaux, leur porte-feuilles soulagé de leurs milliers de yens. Son esprit s'envole parfois et il rêve. Il se voit comme un moderne Robin des Bois nippon, rêve de se mesurer aux plus grands pickpockets, ... Bref, pas le mauvais bougre du tout. Il n'est juste pas né dans le bon milieu social, tout comme l'enfant qui lui pend aux basques et en qui il se retrouve. Il se montre fréquemment blasé et froid. Mais ses actes révèlent un côté bien plus généreux que ce qu'il laisse paraître.

L'écriture de Nakamura Fuminori est très visuelle. Les descriptions des larcins donnent envie d'applaudir tellement les manoeuvres sont subtiles. On a presque l'impression d'assister à un tour de passe-passe. Les mains semblent animer d'une vie indépendante, se faufilant ni vu ni connu dans les poches, les sacoches, etc... du grand art.
L'intrusion dans la vie du narrateur du chef yakuza apporte une ombre malsaine et angoissante. Car lui aussi a développé sa propre éthique, toute faite de machiavélisme et d'un curieux mélange de sadisme et compassion. Ses arguments font froid dans le dos.

En résumé, voici une lecture qui, sans être révolutionnaire, se révèle prenante.
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