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Critique de jamiK


Dans ce gros pavé de 430 pages, Fabrice Néaud raconte sa vie au jour le jour, ses atermoiements artistiques, sentimentaux et sexuels, ses névroses, il n'hésite pas à mettre en avant ses défauts, ses lâchetés, ses maladresses. le dessin est minutieux, basé sur l'observation, du noir et blanc sans nuances, net et chirugical et pourtant il nous impose une grande tension, par ses digressions furtives mais radicales, un croquis de plâtre qui vient s'intercaller dans une rencontre au bar, ou un cadrage décalé. J'avoue avoir été par moments assez mal à l'aise, on tombe régulièrement dans l'auto apitoiement, parfois c'est plus violent, tabassage par les homophobes, crise de paranoïa qui s'en suit, il ne nous épargne rien, nous poussant jusqu'à la nausée, et pourtant…

À travers ses imperfections et sa médiocrité, font alors surgir tout son talent, il pose des questions essentielles sur la création, sur la vie, sur la place de l'homosexualité dans notre société, sans le moindre militantisme, ce n'est pas son sujet. Il n'est question que de relation aux autres, et sur ce que l'art peut y apporter, comme manière de s'exprimer, pour faire changer les regards, et on découvre que parfois il se plante. le récit est pessimiste, sombre, voire déprimant, le fait d'avoir épanché ses états d'âme sur le papier, aussi égocentrique que cela puisse paraître, nous offre une mise à nu sans concession, une description sans fard de l'âme humaine, et en même temps une démonstration formidable de ce que le trait peut raconter.

Il est souvent agaçant, mais je suis ressorti de cette lecture bouleversé et impressionné par la sincérité. C'est le genre de lecture qui ouvre les yeux.
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