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Critique de beatriceferon


Daikichi est un septuagénaire à la retraite, qu'on appelle « maître » parce qu'il était l'instituteur du village. Depuis qu'il a perdu Yoshié, sa femme, il vit seul avec Tama, un gros matou de dix ans. Enfin, seul, pas tout à fait. Il y a son ami d'enfance et voisin Iwao, mais aussi le facteur, qui passe quotidiennement distribuer le courrier et veiller discrètement sur tous ces retraités, car les jeunes sont partis vers les grandes villes et on ne les revoit que quelques fois par an , lors des fêtes, tel le nouvel-an.
« Voici une charmante bande dessinée qui plaira aux lecteurs de 7 à 77 ans, amateurs de Japon, de chats et de gastronomie », dit la critique du journal, placée là pour me tenter. Car, s'il est vrai que je n'ai plus 7 ans, je n'en ai pas encore 77 et les sujets évoqués ont tout pour me plaire.
L'ouvrage se présente comme un livre cartonné qui suit, pendant un an, les personnages de l'histoire. Elle est divisée en saisons, à l'intérieur desquelles les chapitres racontent une tranche de vie contemporaine : Daikichi fait une promenade avec son chat, cuisine les poissons pêchés par Iwao, entretient les petits sanctuaires qui bordent les routes. Souvent, le vieil homme se laisse entraîner dans le passé. Ses souvenirs, déclinés en sépia, le ramènent à l'enfance, où Iwao et lui devaient masser les poulpes que la mère de son ami s'apprêtait à cuisiner, son adolescence quand, étudiant, il partageait la cuisine et les provisions avec les colocataires, ou encore le jour où il s'était cassé la jambe lors d'une chute et était soigné par le Docteur Onoda, qui semblait déjà aussi âgé qu'aujourd'hui. Mais les plus nombreux sont les moments de bonheur partagés avec Yoshié, notamment le jour où elle a trouvé un chaton mourant que, grâce à des soins attentifs, ils ont transformé en un bon gros matou qui ne pense qu'à manger.
Chaque chapitre est introduit par une aquarelle pleine page, offrant un délicat paysage qui nous montre un aspect du Japon dont on ne connaît, en général, que des mégapoles surpeuplées, pleines de hauts buildings et bourdonnantes de technologies. Rien de tout ça dans le paisible village de Daikichi, où la maison aux parois de papier surplombe des escaliers et offre vue sur la mer. On s'y régale du spectacle des cerisiers en fleurs, des hortensias et même des camélias dont on peut boire le nectar sucré.
Depuis qu'il est seul, Daikichi s'est mis à la cuisine et propose quantité de recettes qui ont l'air délicieuses, mais bien compliquées à réaliser !
A la fin du volume, quelques pages en noir et blanc expliquent la genèse de l'histoire, présentent les personnages, la ville « aux petites rues très pentues. Pas très commodes pour les gens, mais [où] les chats sont (…) au paradis » et les mets consommés au cours de chaque saison.
Un enchantement pour moi et je me réjouis d'apprendre qu'un tome 2 est en préparation.
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