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Critique de Folfaerie


Pour le challenge Nature Writing, je tiens à présenter un livre... que j'avais d'abord peu apprécié ! Lu en 2007, il m'avait semblé un peu trop long. Mon attention s'était quelque peu éparpillée au cours de ma lecture, je dois l'avouer. Cet été, peinant à trouver de nouveaux titres pour le challenge, je me suis décidée à le relire pour voir si j'étais susceptible de changer d'avis. Et voilà, je confesse que le texte m'est apparu sous un nouveau jour, même si je continue à trouver quelques longueurs, comme quoi...

Avis donc aux amateurs de grands espaces désolés, de nature très, très sauvage et peu hospitalière.En fait, si j'avais un peu boudé ce livre c'est que le milieu marin est le seul écosystème avec lequel je ne me sens pas à l'aise. J'aime une plage tranquille et abritée où je peux observer des oiseaux mais dans l'ensemble, les océans, leur gigantisme et leur fureur m'ont toujours trop impressionnée pour que j'aime leur proximité. Curieusement, j'ai une passion pour les îles (les bretonnes, anglo-normandes, les écossaises, j'y fais un séjour chaque fois que je le peux). Comprenne qui pourra...

Pour en revenir au récit, Richard Nelson lui, a développé une passion pour une île isolée au large des côtes de l'Alaska. Déménageant avec sa famille pour vivre à proximité de cette île, il passe du temps (traduisez des années) à l'explorer, la comprendre, l'observer.L'île est un écosystème à part entière, avec sa géographie mouvante, liée aux caprices de l'océan, sa faune sauvage encore préservée, que l'auteur s'efforce d'approcher non en étranger, mais comme faisant partie de ce milieu. Il raconte par exemple, qu'avant de vivre quelques mois avec les Inuits, il trouvait normal que la nourriture soit aseptisée, conditionnée en conserve, stérilisée, améliorée, tarifée... "En y repensant, il m'apparait qu'alors le naturel, le sauvage étaient considérés comme des formes de pollution...". Ses premiers repas avec les Inuits lui semblèrent étranges. Aujourd'hui, il préfère la nourriture qui vient de son potager, le poisson qu'il vient de pêcher ou la viande du cerf qu'il a abattu. Il a inculqué ses valeurs à son fils. Mais combien de gens pensent de la même façon dans notre monde dit civilisé ?

Son approche est originale dans la mesure où bien que pétri de culture occidentale, il a néanmoins choisi d'adopter la plupart des idées et principes qui guident la vie des Koyukons, les Amérindiens qui habitent le bassin du fleuve Yukon à l'est de l'Alaska. Richard Nelson a d'abord fait des études de biologie, puis, rebuté par l'aspect trop froid et clinique de cette discipline, s'est tourné avec bonheur vers l'anthropologie. Un mélange qui lui a réussi...

S'il passe beaucoup de temps à observer les changements qui surviennent sur l'île, à s'imprégner des lieux, à observer les animaux, il constate également les premiers ravages causés par les activités humaines : détritus laissés sur les plages, que l'océan charrie parfois de fort loin, là un cachalot échoué, mort étranglé par un filet de pêche, la déforestation qui pointe sur certaines parties de l'île... Une réalité qui vient ternir les moments de bonheur à jouir d'une vie simple et paisible. S'il y a une leçon à retenir de cet ouvrage, c'est celle revendiquée par Richard Nelson page 261.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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