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Critique de oran


oran
01 février 2017
Un livre, deux histoires qui s'entremêlent: « Tempête en juin » et « Dolce »
« Tempête en juin »
Juin 1940. C'est l'exode, le sauve qui peut…
Nous assistons, effectivement en direct à cette débandade pour quitter, coûte que coûte Paris qui risque d'être envahie par les troupes allemandes, peut- être même bombardée, probablement pillée.
C'est l'histoire croisée de plusieurs individus qui vont être confrontés à cet exode, et cette débâcle va mettre en exergue les préoccupations majeures de leur milieu social, leurs défauts, leur veulerie, leur pleutrerie, leur concupiscence… Oui, ce malheur va pointer leur vraie personnalité.
Même le chat domestique Albert qui vivait jusqu'à présent dans un appartement douillet, et qui fait partie de cette tribulation va en profiter pour s'échapper et commettre quelques méfaits sanglants ! C'est dire …
Mais Il y a ceux aussi qui révéleront leur courage, leur fraternité, leur solidarité …

« Dolce »
On va retrouver quelques personnages croisés dans "Tempête en juillet" .
Bussy. Les troupes allemandes cantonnent quelque temps dans la commune.
Lucile Angellier, vit avec sa belle-mère dans une maison cossue. La plus belle du village. Perquisitionnée, elle accueille le commandant Bruno von Falk. Bientôt , Lucile découvre qu'elle est attirée par ce jeune homme cultivé, musicien talentueux. Mais son mari Gaston est prisonnier…et la belle-mère veille aux convenances…
Irène Némirovsky connut, elle aussi cette fuite éperdue et cette terrible errance pour tenter de sauver la vie des siens, la sienne aussi. Témoin oculaire, en première ligne, elle put donc observer, ce qu'elle raconte si férocement, avec un grand talent et une écriture fleurie, Elle fut, elle aussi , confrontée à la générosité , au mépris, au rejet, condamnée parce que juive bien que baptisée. Elle fut arrêtée en juillet 1942…
Un roman d'autant plus poignant car révélé tardivement
Irène Némirovsky ne put le publier de son vivant , et il passa à la postérité, bien longtemps après sa déportation et sa mort à Auschwitz, grâce à ses filles qui conservèrent précieusement le manuscrit tout au long de leur propre exil et de leur clandestinité.
Son talent fut reconnu par l'attribution du prix Renaudot … en 2004 !
Probablement Irène Némirovsky aurait écrit une suite tout aussi tragique, tout aussi passionnante.

Impossible de corriger le nombre d'étoiles ! mais effectivement, c'est bien 5 qui éclairent le fronton de ce commentaire !
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