Ce roman a été écrit pendant la période même qu'il décrit. Cette simultanéité lui confère une vraie qualité documentaire et le rend indissociable du destin de l'écrivaine, de sa vie interrompue brutalement en même temps que son récit. On ne connaîtra pas la fin de l'histoire
D Hubert, de Lucile, des Michaud et tous les autres. On connait celle de l'auteur, et au fil de la lecture, on sait qu'approchent son arrestation, son arrachement à sa famille et sa déportation.
L'histoire du manuscrit retrouvé est elle-même digne d'un roman. Elle est racontée dans l'introduction, complétée des correspondances qui attestent des efforts collectifs pour sauver Irène, puis, l'espoir de la sauver étant perdu, pour assurer un avenir à ses filles.
Je me permets d'imaginer qu'
Irène Némirovsky n'aurait pas apprécié qu'on qualifie de chef-d'oeuvre son roman incomplet. Mais je rêve à l'oeuvre complet qu'elle aurait dû écrire et à la vie qu'elle aurait dû vivre.
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