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Critique de PhilippeCastellain


Fut une époque où tout le monde ou presque avait lu ce charmant petit livre plein de nostalgie. Aujourd'hui, bien qu'un peu passé de mode, il reste largement connu et étudié. Nerval y exprime toute sa douceur, sa nostalgie, ses regrets tardifs. Un soir, au sortir d'un théâtre, dans le tumulte et le bruit de Paris, une envie irrépressible le prend de revoir le pays de son enfance. Sur le champ il se met en route, quitte à voyager toute la nuit… Là-bas l'attendent Sylvie, son amie d'enfance, et également le souvenir d'Adrienne, son premier amour.

Nerval chante la beauté des campagnes, ignorant l'industrialisation naissante. Dans ses vieilles forêts moussues, ses paisibles villages, tout est beau, aimable et paisible. Et cependant il n'y est pas véritablement heureux. Il sent ce monde disparaître lentement, il se remémore son enfance, et il voit que tout change et vieillit autours de lui – sauf son âme.

Il est indiciblement lié à ces lieux. Son coeur est ici. Son amour pour lui se confond avec sa passion – romancée – pour Adrienne, et son attirance – réelle – pour Sylvie, avec qui il aurait pu couler des jours heureux, s'il avait pu comprendre à temps ses propres sentiments. C'est pour cela, peut-être, que le fait de les avoir perdues l'une comme l'autre ne lui pèse pas temps. Il les englobe dans son amour d'enfant pour ce pays qu'il est en train de perdre lui aussi, mais lentement, bribe par bribe.

Il est dur d'aimer passionnément un endroit loin duquel on est contraint de vivre. A chaque retour se mélange la joie de retrouver les lieux, et la tristesse de voir ses souvenirs d'enfants s'y diluer, ses paysages changer, ses villages mourir, les gens qu'on y a connu disparaître... Nerval, du haut de son immense culture et de son raffinement, ne peut dépasser cette nostalgie, et reste piégé dans ses souvenirs. Malheur à celui qui a trop aimé le pays de son enfance...
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