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Critique de OneMoreCupOfCoffee


Une Cadillac en surimpression sur la couverture, des personnages qui écoutent JJ Cale en buvant de la Bud et en dissertant sur le tabac à chiquer US : Nesbø a mis la main sur mon carnet secret « Rêve d'Americana et autres tribulations d'un lecteur de polars à la conquête de l'Ouest » ?

Tout heureux de découvrir enfin la plume de Jo Nesbø grâce à ce one-shot qui sentait bon le roman noir poisseux, j'ai avalé les premiers chapitres avec l'appétit d'un fan de heavy-metal qu'on aurait forcé à écouter un best-of de reggae : emporté par l'amoralité du récit, par les personnages complexes et l'ambiance ô combien pesante, j'étais en orbite. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'il restait encore 300 pages et que l'ennui pointait gentiment le bout de son nez. Comme le soleil derrière la montagne un soir d'automne. Quand je m'ennuie, je fais de la poésie (et des galéjades) : mon recueil « Un lundi après-midi en quatrains et sonnets » est en vente sur mon site.

Plus sérieusement, le gros souci de Leur domaine c'est son rythme inégal : alors, je précise, je n'ai rien contre sa langueur. Au contraire, j'aime sa manière de questionner les liens familiaux, de mettre en lumière les non-dits et les secrets, de faire ressentir le pire de chacun tapi dans l'ombre… sur ça, Jo Nesbo frappe très juste et distille son poison avec la parcimonie et le talent de l'alchimiste rompu à la formule. Sauf que ça n'empêche pas d'avoir du rythme : tout comme certains confondent rythme et précipitation, j'ai eu l'impression que l'auteur confondait ici langueur et longueur, engluant son récit dans une succession de scènes pas toujours utiles, au pire répétitives et plombant l'intensité d'une histoire shakespearienne en diable qui ne demandait qu'à être plus resserrée pour pleinement instiller son malaise dans l'esprit du lecteur.

Au lieu de ça, on se surprend à survoler certains paragraphes, cherchant un verbe d'action ou une référence à JJ Cale pour se sortir de la lassitude qui nous gagne. Heureusement, le final sort les pneus neige et refait vrombir le moteur : on se réveille, on redécouvre le plaisir de l'amoralité et… on se dit qu'on est passé à côté d'un grand roman noir. Dommage, non ?
Lien : https://onemorecupofcoffee.h..
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