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Critique de ladesiderienne


Chaque matin, Lisa se rend à son travail la mort dans l'âme. Elle est professeure d'italien dans un collège "sensible" de Marseille où tout le monde se plie à la loi du plus fort que font régner quelques soit-disant caïds. Tous les jours, elle doit affronter insultes, menaces verbales et physiques. Pas de soutien à attendre ni de sa hiérarchie, ni de la plupart de ses collègues. L'idéal de ce métier d'enseignant qu'exerçait son père avant elle l'a totalement abandonné. A chaque retour de vacances, elle est dans le même état d'esprit que les poilus qui réintégraient les tranchées meurtrières après une permission. Pour elle, le risque d'y perdre la vie est identique... Jusqu'où va-t-elle pouvoir supporter l'insupportable ?

Ce livre, au titre si intrigant, peut être perçu de deux façons. La première comme un excellent roman noir où l'intensité dramatique va croissant jusqu'au point de non retour. La deuxième, quand on découvre que l'auteure a pratiquement le même profil que son héroïne, comme une fiction (la fin...) autobiographique, qui ressemble à un appel au secours ou tout au moins à la prise de conscience. Je ne sais pas quelle est la part véritable du vécu dans cette histoire mais, tout en étant absolument effrayant, c'est doublement bon de trouver quelqu'un qui met "les deux pieds dans le plat" et qui arrête d'user du "politiquement correct". Il faut cesser de se trouver des excuses, la réalité est là, même si ce n'est pas encore (pour combien de temps ?) une généralité. Des directeurs de collèges qui étouffent les problèmes internes pour préserver la respectabilité de leur établissement, des profs démotivés qui ne croient plus en leur métier d'enseignant, mais surtout des familles qui attendent tout de l'éducation nationale et qui ont oublié que c'est à elles d'inculquer à leur enfants la base de la vie en société, un laxisme général qui conduit droit dans le mur.

J'ai terminé ce court roman avec un sentiment de colère et d'impuissance à la fois (et je ne suis pas prof !) mais aussi avec un goût amer dans la bouche devant ce constat. Un petit hommage à toutes les "Samira"... et un 18/20 pour cette lecture.
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